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Décharge de Dollemard : de nouvelles pistes pour éradiquer l'ancienne déchetterie, près du Havre

La ville de Havre a dévoilé mercredi 24 avril les résultats d'une nouvelle étude sur l'avenir de la décharge de Dollemard, près du Havre (Seine-Maritime). Deux solutions principales sont proposées pour éradiquer ce site qui continue de déverser des déchets dans la mer, vingt ans après sa fermeture.

 La décharge de Dollemard ce sont 400.000 mètres cubes de déchets au pied d'une falaise.
La décharge de Dollemard ce sont 400.000 mètres cubes de déchets au pied d'une falaise. © Maxppp - Surfrider

Près du Havre, l'avenir de la décharge de Dollemard se précise un peu. La municipalité a présenté, mercredi 24 avril, les résultats d'une nouvelle études sur la réhabilitation de cette ancienne déchetterie, exploitée au pied d'une falaise pendant une trentaine d'années et fermée en l'an 2000. Depuis l'arrêt de l'activité du site, 400.000 mètres cubes de déchets ont figé dans la roche et se déversent dans la mer au fil des marées. 

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Une pollution révélée au grand jour, en 2018, après la tempête Eléanor, lorsque des plastiques et autres détritus se sont retrouvés sur les plages alentours. Jusqu'à présent, des opérations de nettoyage sont organisées régulièrement, mais aucune solution de long terme n'a été trouvée. 

En 2011, une première étude avait permis un premier diagnostic du site, mais aucune suite n'avait été donnée. La ville du Havre a finalement commandé une deuxième enquête au cabinet de conseil Antéa.

Endiguement ou retrait des déchets 

Cette enquête  propose deux options pour éradiquer la décharge. Dans les deux cas, l'accès à la décharge pour les travaux se ferait par la mer et non pas par le haut de la falaise comme envisagé pendant un temps. 

  1. Une première solution serait de laisser les détritus sur place, tout en protégeant la falaise de l'érosion pour limiter la pollution. Autrement dit, construire une digue pour éviter que la mer vienne gratter la roche, et emporte les plastiques avec elle. Le coût de cette option est évalué entre 3,2 et 4,5 millions d'euros tous les 30 ans. 
  2. La deuxième solution consisterait à retirer les déchets qui se trouvent sur le site, c'est-à-dire amputer la falaise des détritus qui ont sédimenté au fil des années. Pour cela, le cabinet d'étude suggère deux méthodes aux coûts et à l'impact environnemental différent. Soit enlever tous les détritus ensemble, puis les trier ailleurs. On pourrait ainsi isoler les matériaux inertes - les ciments, les gravats - pour les recycler dans l'industrie du bâtiment par exemple. Cela coûterait environ 14,5 millions d'euros. Soit faire le tri en amont, c'est-à-dire laisser sur place ces même matériaux inertes - des déchets "sains" qui ne polluent ni les sols, ni la mer - mais se débarrasser de tous les autres, comme les plastiques. Cela coûterait environ sept millions d'euros. La mairie du Havre semble privilégier cette toute dernière option de tri in situ. 

Une centaine de sondages complémentaires

Pour décider du plan d'action, et donc chiffrer le montant final des travaux, la ville va faire réaliser une centaine de sondages complémentaires d'ici au début de l'année prochaine, pour un coût de 240.000 euros - cofinancé par la ville, l'agence de l'eau Seine-Normandie et l'Ademe. 

"Il faut vraiment que l'on sache précisément ce qu'il y a dans cette décharge, quels déchets elle contient, assure l'adjoint au maire du Havre en charge de l'environnement, Marc Migraine. Et puis il y aussi un enjeu sécuritaire. Nous devons être en mesure de dire aux entreprises qui vont travailler sur ce chantier quels risques elles font courir à leur salariés."

Une fois les sondages terminés, la stratégie retenue devrait être dévoilée mi-2020, pour un début de chantier espéré en 2022. En attendant, les opérations ponctuelles de ramassage de plastique vont continuer pour éviter la pollution. 

Difficile de faire plus vite, reconnait l'association Ecologie pour Le Havre, mais il faudrait aussi des mesures d'urgence."L'urgence, ce sont ces plastiques nombreux et polluants qui ne peuvent plus continuer à partir dans l'océan, estime le président de l'association et ancien élu d'opposition Pierre Dieulafait. Il faut pouvoir gérer les solutions à long-terme en même temps que d'autres plus rapides." 

Et de rappeler que "le scénario observé après la tempête Éléanor, peut se reproduire n'importe quand. En hiver comme à la belle saison."

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