Des essences d'arbres du sud testées dans la Brenne pour résister à la sécheresse
La sécheresse fait du mal aux arbres du Berry. Pour anticiper les nouveaux épisodes de chaleur à venir, une expérimentation est en cours en Brenne : l'introduction d'essences d'arbres qui pourraient se montrer plus résistantes aux fortes chaleurs.

Vous l'avez sans doute remarqué si vous vous êtes baladés en forêt récemment : certains arbres vivent mal la sécheresse qui frappe le Berry. Feuilles brunies, voire absence de feuillage, nos bois se protègent comme ils peuvent des fortes chaleurs. En Brenne, justement, une expérimentation est en cours pour adapter nos arbres à la sécheresse. Des essences qui ne sont pas typiques de notre région, mais plutôt du sud, sont introduites. Près de 900 arbres ont déjà été plantés.
Lutter contre les changements climatiques
Ce projet de plantation d'arbres en Brenne est supervisé par le parc régional. Il travaille avec Thierry Pavageau, un éleveur laitier de Chantemerle, sur la commune de Mérigny. Il a planté plusieurs arbustes au milieu de ses champs, sous forme de haie. Les changements climatiques, il les observe de près depuis des années : "Ça me fait un petit peu peur, parce que les températures extrêmes sont de plus en plus importantes (...) On l'a vu cet été on est monté à 43° à l'ombre (...) Les arbres, ceux qui le peuvent en tous cas, se défendent en sacrifiant une partie de leur feuillage" commente l'éleveur.
Phase de test
Pour aider les arbres à mieux se défendre, Thierry Pavageau a planté des essences que l'on trouve habituellement plus au sud, comme le chêne vert par exemple, qui résiste plutôt bien à la sécheresse. "Peut-être qu'ils peuvent se croiser avec les espèces qu'il y a par ici, et amener un peu de résistance" espère l'agriculteur.
On navigue un peu à vue - Thierry Pavageau, éleveur
Pour le moment, impossible de tirer un bilan de cette expérimentation. Il faudra attendre de longues années, que les arbres grandissent. Thierry Pavageau, ainsi que le parc régional de la Brenne, le reconnaissent : pour le moment il s'agit uniquement d'une expérimentation; "On navigue un peu à vue" ajoute l'éleveur laitier de Mérigny.
Seule limite à cette expérimentation : pas question d'implanter des essences exotiques en Brenne. "On est quand même dans un territoire très sensible, de par sa nature et sa biodiversité (...) donc c'est quand même un peu dangereux d'aller vers des essences trop exotiques" explique Joséphine Bouvard, chargée de mission pour le bocage, pour le parc régional de la Brenne.