Deux-Sèvres : le niveau des cours d'eau encore plus critique
La situation des cours d'eau s'aggrave globalement dans les Deux-Sèvres. Au début de la semaine, un technicien de la fédération de pêche a parcouru le département pour mesurer l'évolution des débits par rapport aux relevés qu'il a effectué mi-juillet.

Nicolas Dubois effectue deux fois par mois ces relevés. Deux journées entières consacrées à regarder de près le débit de plus de 700 kilomètres de rivières et de ruisseaux. Si les pluies du week-end dernier ont fait du bien, elles n'ont pas empêché une baisse de des débits de la plupart des cours d'eau.
La Sèvre en baisse, le Mignon à sec
Pour la Sèvre dans le sud du département, "Les sources ont fortement baissé en quinze jours de plus d'une dizaine de centimètres. En revanche le Pamproux a regonflé et la Boutonne s'est maintenue" détaille Nicolas Dubois, le technicien à la fédération de pêche. Mais la rivière qui souffre le plus dans le secteur, c'est le Mignon. "La situation s'est bien empirée depuis quinze jours, il n'y a quasiment plus une goutte d'eau dans la rivière." Ce n'est toutefois pas exceptionnel pour Nicolas Dubois sauf pour la précocité de l'événement.
Dans le nord, inquiétude pour le Thouaret
Le Thouet a lui bien bénéficié de la perturbation du week-end dernier. En revanche, le Thouaret est lui à un niveau inédit selon Nicolas Dubois. À Luzay, sur le pont, la rivière qui habituellement fait plus d'une dizaine de mètres de large ne coule que sur un petit mètre de large avec un débit proche de la rupture. Une quinzaine de litres par seconde.
Et quand on va en amont pour voir les affluents, c'est pire, certaines sources sont totalement à sec.
Une fin d'année très critique ?
Dans le nord comme dans le sud, cette situation n'est pas due à la seule irrigation. "Il y a des prélèvements agricoles qui sont autorisés, mais il y a aussi le changement climatique". "À partir du moment ou il y a moins de précipitations, forcément le nombre d'as secs se multiplie" ajoute-t-il dépité.
Mais ce qui inquiète Nicolas Dubois c'est la fin de saison : depuis des années les pluies utiles n'arrivent plus avant fin octobre voire fin novembre. Si cette situation se reproduit cette année "On se dit qu'on n'aura vraiment plus rien".