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Gironde : Jacques Lacampagne, sa forêt, son combat contre la LGV

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Malgré l'avis défavorable de la commission d'enquête et de la Cour des Comptes, le gouvernement a validé ce week-end le projet des deux lignes à grande vitesse Bordeaux-Dax, Bordeaux-Toulouse. La nouvelle ne passe pas dans le sud-Gironde notamment dans la forêt de Jacques qui se trouve sur le tracé.

Jacques Lacampagne de la coordination vigilance LGV en Gironde.
Jacques Lacampagne de la coordination vigilance LGV en Gironde. © Radio France - Xavier Ridon

Le coût de la LGV s'élèverait à 9 milliards d'euros pour plus de trois cents kilomètres de voies pour Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse. Ces projets ne verraient le jour que dans dix ans. La ligne Bordeaux-Toulouse devrait être mise en service en 2024 et en 2027 pour Bordeaux-Dax.

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Au croisement de ces deux lignes, au cœur de ce triangle ferroviaire se trouve actuellement la forêt de Jacques Lacampagne près de Bernos-Beaulac. Depuis trois ans, le jeune retraité de la fonction publique est entré dans le coordination vigilance LGV. Il se demande si ce passage en force ne risque pas de produire de fortes manifestations comme des ZAD, des Zones à Défendre qui ont déjà occupé des terrains à Notre-Dame-des-Landes et à Sivens dans le Tarn.

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Pour accéder à la forêt de Jacques Lacampagne, il y a un passage obligé : un pont au-dessus de l'A65, autoroute voulue par le président de région Alain Rousset. Jacques Lacampagne ne peut s'empêcher de faire un parallèle avec le projet de LGV :

"On regarde le trafic, il n'y a quasiment personne. A droite, il y a une voiture. Sur notre gauche, il y a zéro automobile. Pas de camion. C'est le désert. Chacun appréciera la perspicacité de celui qui a poussé à faire la fameuse autoroute, la plus chère de France, ce splendide ouvrage"

Le Ciron est aussi défendu par les viticulteurs du Sauternais.
Le Ciron est aussi défendu par les viticulteurs du Sauternais. © Radio France - Xavier Ridon

"La Zad, ça peut exister"

Le décor change une fois sur les lieux du prochain triangle ferroviaire : 

"On est au cœur de ce triangle. Il y a une forêt d'aulnes qui plongent leurs racines dans l'eau. Devant nous, nous avons fait un ponton pour permettre aux poissons d'aller se reproduire. La pression vient de hautes autorités puisque c'est l'Europe qui demande cela à la France. Alors, d'un côté, on restaure les choses et de l'autre on veut les démolir totalement, parce que si jamais le projet arrivait à son terme cette zone ne serait plus une zone humide."

Cette forêt appartenait à son père, chasseur amateur. Jacques veut la préserver :

Il arrive des moments où on se demande si devant la violence de l'Etat, une contre-violence - je répugne à employer ce terme - ne se légitime pas. La Zad, je n'y vais pas spontanément mais ça peut exister.

Mais cela prendra du temps car, selon lui, c'est l'avis du conseil d'état l'année prochaine qui provoquera ou non ce type d'actes.

Gironde : La forêt d'aulnes de Jacques se trouve au milieu des forêts de pins.
Gironde : La forêt d'aulnes de Jacques se trouve au milieu des forêts de pins. © Radio France - Xavier Ridon

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