La campagne de printemps pour lutter contre les ragondins a démarré dans le marais poitevin
Des campagnes de piégeages de ragondins sont organisées dans le marais poitevin deux fois par an. Celle de printemps a démarré la semaine dernière. La lutte contre la prolifération de ce rongeur représente un enjeu fort dans les Deux-Sèvres.

"Quand je vois l'état des berges qui sont défoncées, les frênes têtards qui ne tiennent plus parce qu'il y a des galeries sous le système racinaire, je me dis que c'est dommage de laisser détruire le marais par les ragondins", explique Jean-Dominique. Ce retraité du Vanneau-Irleau a décidé d'être bénévole pour la campagne de piégeage qui a démarré la semaine dernière dans neuf communes du marais poitevin. Douze autres communes suivront le mois prochain.
Ces campagnes de lutte collective sont organisées deux fois par an, au printemps et à l'automne, par la FDGDON, la fédération départementale de groupement de défense contre les organismes nuisibles des Deux-Sèvres. Des cages sont mises à la disposition des bénévoles. Cages qu'il faut aller vérifier tous les matins. Jean-Dominique y passe 1 heure et demi. Il remet des pommes pour appâter les rongeurs et quand il trouve un ragondin piégé, il le tue "en évitant que l'animal souffre". Les cadavres sont ensuite emmenés à l’équarrissage.
Une lutte indispensable
Une lutte contre la prolifération des ragondins "indispensable" pour Christophe Suire, technicien à la FDGDON. Car en plus de creuser les berges, l'animal "fait des dégâts sur les prairies et les cultures. Il est aussi vecteur d'une maladie, la leptospirose, maladie transmissible à l'homme", détaille le technicien. En 2017, dans le département des Deux-Sèvres, 15.000 ragondins ont été tués. Mais "malgré tous les efforts, on est encore très inférieur à la population et on arrive tout juste à maintenir les effectifs", fait remarqué le spécialiste.
L'enjeu est notamment d'augmenter le nombre de bénévoles. Pour y arriver, il existe notamment un système d'aides. Le syndicat des propriétaires fonciers du marais poitevin donne 1 euro pour chaque ragondin ramené. La commune du Vanneau-Irleau va même plus loin en proposant depuis l'an dernier 3 euros.