La Jallère : des bénévoles veulent planter une forêt urbaine
Un collectif d'associations bordelaises nettoie le site de La Jallère ce vendredi et samedi. Une action pour s'opposer au projet d'aménagement du quartier et pour défendre la plantation de 50 000 arbres à la place.
Sur un terrain d'environ 40 hectares situé dans le quartier de La Jallère, entre le nouveau stade Matmut Atlantique et Bordeaux Lac, une trentaine de bénévoles ramasse des tonnes de pneus et autres déchets sur le sol. Une action à l'initiative des collectifs Action non-violente Cop 21 et Youth for climate Bordeaux.
Pendant de nombreuses années, les fonds de la Garonne et du lac de Bordeaux y ont été déversés puis le site a été laissé à l'abandon. Aujourd'hui, la nature a repris ses droits mais le sous-sol renferme "environ cinq mètres de déchets", selon le collectif Action non-violente Cop 21.
50 000 arbres plantés cet automne
L'objectif de ce nettoyage, c'est de contester le projet d'aménagement du site de La Jallère, qui a vu le jour en 2015 et qui prévoit la construction de 2 000 logements au sein d'un éco-quartier. Plusieurs associations écologistes de Bordeaux sont contre et préconisent la création d'une forêt urbaine à la place. Elles prévoient de planter 50 000 arbres cet automne.
Les associations reçoivent le soutien des élus. Vendredi, l'écologiste Pierre Hurmic était sur place.
Ainsi que l'élu socialiste Matthieu Rouveyre.
Samedi matin, Delphine Jamet a également enfilé bottes et gants pour aider les bénévoles. La conseillère municipale Europe écologie-Les Verts (EELV) est contre le projet d'aménagement du site. "On construit partout en ce moment, attendons un peu avant de faire quelque chose ici. En attendant, on préconise de replanter des arbres, dépolluer les terres et en faire un prolongement du parc des Barails", explique l'élue.
Le maire de Bordeaux ouvert à la discussion
Nicolas Florian, le maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, propriétaire du site, ne s'est pas exprimé officiellement sur ce dossier mais il s'est dit ouvert à la discussion. Lors d'une réunion avec les associations écologistes, le 30 avril dernier, il a apporté son soutien au nettoyage du site et a dit vouloir conserver la ferme urbaine et le projet IKOS, une ressourcerie dédiée au recyclage des déchets, dans le projet d'aménagement. Si ces points ne sont pas négociables, l'idée d'une forêt urbaine, elle, n'est pas complètement écartée par l'élu.
Avec ou sans l'accord de Bordeaux Métropole, six associations écologistes bordelaises (Greenpeace, Youth for Climate, ANV - Cop 21, Aux arbres citoyens, les Jeunes-écologistes-Bordeaux-Aquitaine et Nous voulons des coquelicots) assurent qu'elles planteront cette forêt urbaine en automne.