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Le loup aux portes des maisons dans le Trièves : les habitants soucieux

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Après avoir dévoré une biche sur la terrasse d'une maison pendant la semaine, le loup est revenu deux soirs de suite à Saint-Guillaume (Isère) pour déguster les restes. La preuve : une photo infrarouge. De quoi préoccuper les habitants.

Le loup pris en flagrant délit, vendredi 10 février un peu après 22h.
Le loup pris en flagrant délit, vendredi 10 février un peu après 22h. © Radio France

"C'est jute là-haut, à 100 mètres à peine à vol d'oiseau, de plus en plus proche de chez nous, c'est bien ça qui nous fait peur". Virginie habite à Maninaire, un hameau de Saint-Guillaume, commune de 270 habitants dans le Trièves, dans le parc naturel du Vercors.

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Ma fille sort promener les chiens, et avec le loup aussi près, on a vraiment peur

La mère de famille est alarmée : elle habite la commune depuis 2003, le loup, elle connaît, mais jamais il ne s'est autant approché. En deux jours, il s'est approché deux fois à quelques mètres d'une maison, pour dévorer une biche qu'il avait tué. Une telle situation est rare, mais pourrait confirmer l'étude récente de l'INRA (Institut National de Recherche Agronomique), selon laquelle l'animal a de moins en moins peur de l'homme, à force de le fréquenter.

C'est à moins de 300 mètres de cet abris bus que le loup a été aperçu plusieurs nuits de suite.
C'est à moins de 300 mètres de cet abris bus que le loup a été aperçu plusieurs nuits de suite. - Capture d'écran - Google Street View

Le loup tracasse le village

Au chef-lieu du village, le "grand canidé" est devenu un sujet de conversation récurrent, trop pour certains. Chacun a connaissance d'un ami, d'un voisin, un membre de sa famille, ayant au moins une fois aperçu une bête. "Là c'est clair qu'il a n'a plus peur des habitations, avec la proximité des enfants, c'est dangereux", lance Marc, avant d'ajouter : "un jour quelqu'un va en avoir marre et va en tuer un, sans autorisation, et il aura raison". Une affirmation d'autant plus probable que la région est peuplée de nombreux chasseurs.

Le hameau de Maninaire, en haut du village, là où le loup a été vu dans la nuit de vendredi à samedi.
Le hameau de Maninaire, en haut du village, là où le loup a été vu dans la nuit de vendredi à samedi. © Radio France - Alexandre Berthaud

Demande de tirs de "prélèvements"

Éliane Paquet, la maire de la commune, a rapidement pris les choses en main. "J'ai alerté le préfet pour qu'il nous autorise des tirs de prélèvement (autorisation de chasser un nombre de loups limité)", explique-t-elle, "là ce n'est plus possible, les gens ne laissent plus leurs enfants s'éloigner quand ils vont dans les bois". L'étude citée auparavant n'indique pas si oui, ou non, le loup est dangereux pour l'homme, mais l'édile ne veut pas courir le risque.

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Déjà dans le Trièves, à l'automne, plusieurs loups avaient été abattus. Selon Éliane Paquet, les nombreux témoignages et massacres de troupeaux sont la preuve qu'une meute se cache dans la montagne, et non pas un seul loup isolé.

Sur les hauts du village, là où le loup rôde, la vue vaut le coup d'oeil.
Sur les hauts du village, là où le loup rôde, la vue vaut le coup d'oeil. © Radio France
Le réveil avait été surprenant pour ces habitants : le loup avait fait un festin sur leur terrasse, pendant la nuit.
Le réveil avait été surprenant pour ces habitants : le loup avait fait un festin sur leur terrasse, pendant la nuit.
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→  À lire aussi : Des loups aperçus près des pistes de ski de la Drôme

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