Les abeilles, victimes de la sécheresse et des fortes chaleurs
Le secteur de l'apiculture est inquiet. Les températures élevées et le manque d'eau ne favorisent pas la pousse des fleurs et des plantes. Les abeilles ont donc du mal à se nourrir.

La sécheresse inquiète les apiculteurs. Dans les ruches, les abeilles se sentent mal et peinent à trouver de la nourriture. Les fleurs et les plantes, la base de leur alimentation, ne poussent pas ou presque à cause du manque d'eau.
"La reine réduit sa ponte, moins de population et donc moins de récolte", un apiculteur mayennais
Les conditions météo actuelles ne sont pas favorables aux abeilles. Thierry Cocandeau est apiculteur à Courbeveille, dans le Sud-Mayenne : "Il y a un manque d'aires de butinage car les fleurs grillent. Au-delà de 35 degrés, la photosynthèse ne se fait plus et la plante ne peut plus donner le meilleur d'elle-même pour les abeilles. Il n'y a pas de mortalité supplémentaire constatée mais une réduction de l'activité. La reine réduit sa ponte. Moins de population, moins de butineuses et moins de récolte à la fin aussi. La récolte sera catastrophique dans certaines parties du pays. Chez nous, comme en Bretagne et en Normandie, on a de la chance d'avoir des conditions météo plus clémentes. On a réussi à tirer notre épingle du jeu grâce à la miellée du printemps qui n'a pas été trop mauvaise". Avec de tels phénomènes climatiques, une surveillance accrue des colonies est indispensable conclut-il.
Les abeilles sont, par ailleurs, des sentinelles de la biodiversité et elles sont en train de disparaître. L'association Abeilles Mayennaises a récemment dressé un constat alarmant. Au cours de l'hiver 2017-2018, malgré une grosse production de miel, la mortalité des abeilles a atteint le seuil de 38 % en Mayenne contre 16 à 17 % les années précédentes. Cela représente la disparition de deux ruches sur cinq dans le département. Selon l'association, plusieurs facteurs expliquent ce déclin, comme par exemple le parasite Varroa, l'environnement (pesticides et pratiques agricoles), le frelon asiatique présent depuis 2004 ou encore l'évolution du climat.