Les avalanches n'ont jamais fait aussi peu de morts en France
Alors que chaque année en France il y a en moyenne une trentaine de morts, 10 personnes sont décédées (et une est toujours portée disparue) dans des avalanches cette saison en France. C'est du jamais vu depuis le début des statistiques en 1971.

Depuis 1971 et le début des statistiques de l'Association nationale d'étude de la neige et des avalanches (Anéna), il n'y a jamais eu aussi peu de morts dans des avalanches en France. Au cours de cette saison 2018/2019, 10 personnes sont mortes en France - dont deux en Isère -, et une est toujours portée disparue dans le massif de l'Oisans. "Alors qu'on a en moyenne 30 morts par saison - l'année dernière c'était même 37 -, on se dit qu'effectivement, cette année peut être exceptionnelle", explique le directeur de l'Anéna.
Une météo clémente et des demandes de formation qui augmentent
C'est un record qui va dans le bon sens et qu'on peut notamment expliquer par la météo. "Cet hiver, nous avons eu beaucoup moins de journées avec une instabilité avérée du manteau neigeux. Lorsqu'il était très instable, il y avait un très très mauvais temps en même temps, les gens ne sont donc pas sortis en montagne", analyse Dominique Létang.
La prévention et la formation ont également permis de réduire les drames, d'après lui. "770 personnes ont fait appel à nous cette saison pour suivre des formations de terrain. Cela fonctionne très très bien, c'est exponentiel d'une année sur l'autre. C'est assez effarant !".
Prudence au mois de mai
Malgré ce "bon" bilan, il y a encore du travail. Alors que 86% de ceux qui pratiquent le ski de randonnée sont équipés, notamment en détecteur de victimes d'avalanche, il ne sont qu'un sur deux chez ceux qui pratiquent le hors-piste. "C'est un de nos axes de travail : les gens skient parfois en hors-piste à quelques mètres des pistes. Ils pensent qu'ils vont s'en sortir comme cela, mais malheureusement, dès qu'il y a une pente et de la neige, cela peut partir".
Dominique Létang rappelle qu'il ne faut pas baisser la garde malgré l'arrivée des beaux jours. "On est revenus dans une période hivernale : il fait froid, il y a de la neige et du vent, cela reste dangereux. On va maintenant commencer le mois de mai, celui de la randonnée à ski, et le bulletin d'estimation des risques d'avalanches en montagne va s'arrêter, donc pour se déplacer en montagne il faut vraiment être formé et bien la connaître. On a déjà vu des avalanches en haute-montagne en été", prévient le directeur de l'Anéna.