Les ordures ménagères d’une grande partie du Var passées au peigne fin
C’est une opération surprenante et très rare en France ! Le syndicat qui gère le traitement des ordures ménagères d’une grosse partie du Var (le Sittomat) ouvre les sacs poubelles collectés et leur fait passer un véritable scanner. Objectif : optimiser le tri des déchets.

Le Sittomat (Syndicat intercommunal de transport et de traitement des ordures ménagères de l'aire toulonnaise), qui gère la collecte et le traitement des déchets de 38 communes de Saint-Cyr-sur-Mer à Saint-Tropez en passant par Toulon (soit près 600.000 habitants) met le nez dans nos poubelles. Plus de 28.000 kilos d’ordures ménagères vont être inspectés jusqu’en janvier prochain, soit 240 échantillons de 120 kilos chacun. Le syndicat veut savoir ce qu’il y a vraiment dans nos poubelles pour, à terme, optimiser le tri de nos déchets.
Cette opération s’appelle "une caractérisation des ordures ménagères". Trois ingénieurs en environnement prélèvent tous les matins les sacs poubelles qui arrivent à l'usine de valorisation des déchets de Toulon-Lagoubran. Ils ouvrent les sacs et trient les déchets par catégorie : l’alimentation, le plastique, le verre, le carton, le textile... Un tri très fin puisqu’il y a 13 catégories et 51 sous-catégories.
Une photographie très précise des déchets jetés
Le Sittomat veut en fait obtenir une photographie très précise, ville par ville ou quartier par quartier, des déchets jetés mais qui pourraient encore être recyclés ou compostés. "Nos ordures ménagères sont passées au scanner pour savoir, au gramme près, ce que nous pouvons encore trier" précise Jean-Guy Di Giorgio, président du Sittomat. Le syndicat adaptera son offre de tri en fonction des résultats : des conteneurs pour le recyclage du papier pourraient être ajoutés dans les communes qui ne trient pas assez le papier. Ou, au contraire, des conteneurs pour le recyclage du verre pourraient disparaître de certains quartiers.
Plus d'un quart des déchets pourrait encore être recyclé
Les résultats de la première campagne de « caractérisation », celle réalisée entre juillet et septembre 2018, montrent que chaque habitant jette en moyenne 433 kilos d’ordures ménagères par an. Sur ces 433 kilos, 27% pourrait encore être recyclé. Les déchets alimentaires et le plastique surtout.
Dis-moi ce que tu laisses dans tes poubelles, je te dirai comment tu vis
Cette opération de caractérisation a également une autre vertu : elle dévoile nos habitudes de consommation et raconte un peu nos vies. "C’est la base d’une étude sociologique. C’est pour cela que nous l’avons réalisée quartier par quartier. En fonction des quartiers et du niveau social, nous ne trouvons pas la même chose dans les poubelles. Il y a très peu de verre par exemple dans les centres-villes. Cette étude c’est un peu : "Dis-moi ce que tu laisses dans tes poubelles, je te dirai comment tu vis", conclut Jean-Guy Di Giorgio.

