RETRO 2015 - Flottement et clivages autour de la fermeture de Fessenheim
Cette année 2015 a été une nouvelle fois marquée par les prises de position des pro et des anti-Fessenheim. Quand fermera la centrale nucléaire haut-rhinoise ? Même au sommet de l'Etat, la réponse est floue. France Bleu revient sur une année mouvementée.

C'est la visite de Ségolène Royal à Strasbourg début septembre 2015 qui remet de l'huile sur le feu. A une question anodine, la ministre de l’Écologie donne une réponse bien ambiguë : "La loi prévoit un plafonnement de l'énergie nucléaire [en France]. Ce qui veut dire que quand Flamanville ouvrira, Fessenheim devra fermer".
Problème : la centrale nucléaire de Flamanville ne devrait pas ouvrir avant 2018... alors que François Hollande avait promis une fermeture de Fessenheim dès 2017. Résultat : un recadrage presque immédiat du président de la République. Ségolène Royal rectifie aussitôt dans un tweet : "La fermeture n’est pas reportée".
"Avec ces tergiversations politiques, on ne croit plus rien", réagit Rémy Verdet de l'association Stop Transports - Halte au nucléaire. Les écologistes manifestent devant la Commission locale d’information et de surveillance à Colmar ou encore place Kléber à Strasbourg.
EDF fait la sourde oreille. Mais rebondissement mi-octobre : EDF inscrit la fermeture de Fessenheim lors de sa demande de renouvellement de l’ouverture de Flamanville. "Le gouvernement fait du chantage à EDF, réagit alors Laurent Raynaud, porte-parole de la CGT à la centrale nucléaire de Fessenheim. Le gouvernement exige qu'on lui donne la tête de Fessenheim en échange de la poursuite de l'EPR de Flamanville".

Quant à la commune de Fessenheim, elle se prépare d'ores et déjà à l’après-nucléaire. Elle envisage une fusion avec ses voisines de Nambsheim et de Balgau pour faire face aux charges financières lorsque la manne de la centrale s'arrêtera.
Voir aussi : RETRO 2015 - Une année d'actualité en Alsace