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Sécheresse : le risque se profile à l’été 2018
Si d'importantes précipitations s'abattent depuis plusieurs mois sur quasiment tout le territoire, provoquant crues et inondations, le sud-est est particulièrement épargné. C'est même l'inverse, il ne pleut pas assez, les barrages ne sont pas assez remplis, ce qui peut être inquiétant pour cet été.

Situation « délicate » au niveau des barrages
Xavier Luciani, le président de l'office d'équipement hydraulique de la Corse sera l'invité de la rédaction de RCFM ce mercredi matin à 7h50.
« 2017 a été l’année de référence en matière de sécheresse pour le XXIème siècle et 2018 nous l’appréhendons un peu de la même manière, est-ce qu’on aura suffisamment d’eau pour garantir l’alimentation pour le monde agricole ? et en eau potable des populations du sud et de la Balagne ?
45% de taux de remplissage
Nous avons un taux de remplissage qui avoisine les 50% pour les ouvrages de l’OEHC, sachant que les grands barrages EDF de Tolla et de Calacuccia sont pleins__. Nous avons 22 millions de mètres cubes stockés pour un potentiel de 45 millions et à peu près 60 millions de mètres cubes pour EDF…La situation n’est pas dramatique mais délicate... Par rapport à 2017 où nous étions à 85%, et 2016 65%, nous sommes en retard de 15 à 20 points, mais nous avons des droits d’eau sur les barrages d’EDF notamment 15 millions sur le barrage du Niolu, on peut pondérer. Nous avons deux régions en situation de stress hydrique, le barrage de l’Alisgiani à 30% de sa capacité aujourd’hui et le Cap Corse. »
Un point sur la pollution au niveau du barrage de Codole ?
« On peut tirer un grand satisfecit, il n’y a pas eu d’alerte quant à l’eau potable ni l’eau brute agricole, nous avons eu un suivi continu avec les laboratoires de Rennes et les agents de l’OEHC__, de plus cette année nous avons accéléré le processus d’assainissement, depuis quelques jours l’eau de la Figarella rentre dans le barrage, un processus d’oxygénation sera en place à partir du mois de juin et nous avons engagé une grande formation du personnel avec l’office international de l’eau qui forme les ingénieurs et les agents. »
Où en est-on des projets sur le réseau ?
« Il y a plusieurs étapes, la première c’est le PEI toujours en cours, 60 millions d’euros engagés sur la quatrième convention d’application, c’est très important de renforcer les transferts du Nord au Sud. Derrière tout ça nous avons engagé des mesures pour compenser un certain nombre de bassins déficitaires.
Au-delà nous avons engagé un grand projet, « Acqua Nostra 2050 » lequel va nécessiter des engagements post-PEI de l’ordre de 500 à 700 millions d’euros__, notamment parce-qu’ il faudra deux ou trois stockages importants sur le sud et organiser les interconnexions de régions dépendantes ou vulnérables vers des régions beaucoup plus généreuses…Au-delà du stockage il faut aussi réformer le regard vis-à-vis de l’eau, il faut absolument avoir un regard beaucoup plus citoyen , économe et changer de paradigme à l’horizon 2040. »
Les nappes souterraines
Un manque de pluie qui impacte aussi les nappes souterraines, même si la situation est moins inquiétante que pour les barrages.
Marie Genevier, hydrogéologue au BRGM de Haute-Corse. « Sur les nappes d’eau souterraines là on est en période de recharge, on a des secteurs dans lesquels la recharge est en retard, des niveaux en dessous des normales, trois mois de retard dans le Cap Corse, la façade orientale (plaine de la Marana Casinca, plaine orientale), par contre on a des secteurs dans lesquels la recharge est tout à fait normale, la façade occidentale, le centre corse, la Balagne. La situation n’est pas grave et surtout réversible dans la mesure où on aurait un printemps un peu plus pluvieux. »
Une situation contrastée
L'eau manque surtout dans le Cap Corse, la Marana, la Casinca et la plaine orientale mais les choses peuvent s'inverser. Marie Genevier, hydrogéologue au BRGM de Haute-Corse.« Sur la région on a des aquifères de petite taille, vulnérables au manque de précipitations__, mais dès lors qu’elles arriveront elles se rempliront et on pourra observer un retour à la normale…
Et s’il ne pleut pas ?
C’est ce qu’on a observé l’année dernière, on avait eu une recharge hivernale très bonne mais un printemps très sec, arrivé à l’été il n’avait pas plu depuis le mois de mars et c’est pour ça qu’on a observé les problèmes qu’on a eu l’année dernière, si cela se reproduisait on pourrait être embêté… »
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