Le combat d'une habitante du Nord Mayenne pour préserver les haies du bocage
"Mayennais, gardons nos haies !", c'est l'appel d'Agnès Eudelle qui habite à Hardanges. Elle se mobilise depuis plusieurs années contre l'arrachage des haies qui entourent les champs. Un reportage de Mahaut de Butler.

Le charme du bocage mayennais et ses champs bordés de haies. Des haies en partie arrachées lors du remembrement à la fin des années 1980, opération qui avait pour but de constituer des exploitations agricoles d’un seul tenant sur de plus grandes parcelles afin de faciliter le travail de la terre. A
Une haie arrachée c’est comme un coup au cœur estime Agnès Eudelle : "on est vers Villaines-la-Juhel, on est dans les champs. Les petits noisetiers sont restés, pour l'instant. Mais on a quatre gros chênes qui ont été abattus". L’abattage des haies dans les champs permet donc aux agriculteurs de gagner quelques hectares mais aussi de faciliter le passage des tracteurs. Ce n’est pas indispensable poursuit cette habitante d'Hardanges :"ils pourraient juste faire un passage pour les tracteurs et garder la haie. En élaguant, ils récupéreraient le bois et en profiter".
On détruit le bocage, ça me fait mal", Agnès Eudelle
D’autant que les haies sont utiles, notamment pour éviter le ruissellement et protéger les cultures du vent poursuit-elle : "c'est très important dans les champs. Un beau chêne centaine c'est magnifique et les feuilles d'un arbre c'est bon pour la terre". Agnès Eudelle n'est pas une spécialiste de l’environnement. C'est une question de préservation d'un patrimoine naturel mayennais estime-t-elle. Désormais, elle cherche à rassembler ceux qui partagent son combat, et pourquoi pas, fonder une association. Un site internet a été créé.
Le Conseil Départemental de la Mayenne se mobilise sur ce sujet également. Il a voté un plan d'aide pour replanter le bocage. Une initiative qui vise à encourager les exploitants à planter des arbres sur leurs parcelles. Objectif : 300.000 arbres à l'horizon 2020.