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Une cuve endommagée sur le dépôt de carburants de Frontignan
Une cuve du dépôt BP-GDH de Frontignan (Hérault) a subi de gros dégâts lors des intempéries de la nuit du 23 novembre. Elle avait été vidée de toute substance dangereuse pour des travaux de réfection. Incident sans conséquence grave, mais qui inquiète élus et riverains.

On la voit depuis la route D612 quand on roule en direction de Sète, cette cuve un peu à l'écart, la plus à l'ouest sur le site GDH. Elle est repérable à sa forme étrange : comme si l'acier avait fondu sur un côté. La paroi s'est affaissée, pliée en deux, sous l'effet du vent lors du violent orage qui a balayé le département dans la nuit du 23 au 24 novembre.
Un précédent, la cuve numéro 117
Spectaculaire. Par chance cette cuve du dépôt de carburants de Frontignan ne contenait que de l'eau. Elle était en entretien depuis des mois.
Le problème, c'est que cet incident en rappelle un autre, plus grave, survenu à l'automne 2014, et là aussi lié aux intempéries. L'orage avait provoqué de gros dégâts sur une cuve beaucoup plus imposante et surtout pleine de carburant : la cuve numéro 117. Son toit flottant avait coulé et de l'essence avait débordé sans que GDH n'en informe immédiatement la Ville.
"À chaque événement météo, on s'interroge sur ce qui peut se passer."
C'est une répétition qui inquiète la mairie. Ce n'est pas un incident anodin sur ce site classé Seveso, niveau élévé. L'un des plus grand dépôt de carburants européens (hors port), où peuvent être stocker jusqu'à 950.000 mètres cubes d'hydrocarbures.
Des installations "vieillottes"
"On peut s'interroger sur la vétusté des installations" souligne Olivier Laurent, adjoint en charge des risques industriels. "À l'heure actuelle nous sommes inquiets. Le sealine, c'est à dire le pipeline qui apporte les hydrocarbures dans les cuves depuis le large, est en très mauvais état. Il faut le changer. Ces installations sont vieillottes et méritent une grande vigilance. Les événements météo sont de plus en plus fréquents. À chaque événement marqué, on se demande ce qui peut se passer sur le site de GDH."
Même son de cloche du côté des riverains. Gérard Chaput est président de l'association ARZF (Association Risque Zéro Frontignan), qui milite depuis cinq ans pour une meilleure protection des habitants vis à vis des risques industriels.
Pour lui, l'incident du 23 novembre n'est pas un détail : "C'est notre crainte principale de ce qui pourrait survenir sur une cuve d'essence: des émanations avec risques toxiques, voire un incendie".
"Quel est l'état réel du dépôt?"
Et lui aussi s'inquiète du vieillissement du site, dont certaines installations datent des années 60 : des problèmes sur les canalisations, la corrosion visible sur les cuves. "Quelle est l'état réel du dépôt ? Voilà les signaux d'alerte qui nous font logiquement poser la question du maintien en activité d'un site comme celui-ci au cœur de Frontignan."
L'association compte bien aborder le sujet lors d'une réunion avec les services de l'État le 22 décembre sur la gestion des risques.
GDH ne commente pas l'incident. C'est le responsable qui site qui, cette fois, a rapidement prévenu la mairie de la nature des dommages.
É Frontignan, le PPRT (Plan de Prévention des Risques Technologiques) n'a pas encore été adopté définitivement. Ce document, qui doit encadrer l'urbanisme autour du site à risques de GDH, est en cours d'approbation.