EN IMAGES - Au Museum d'Orléans, les animaux aussi ont leur bulle sanitaire avant la réouverture
Après plus de cinq ans de travaux, le Mobe, Museum d'Orléans pour la biodiversité et l'environnement, rouvrira le 24 avril prochain. Mais avant cela, il faut traiter les collections sorties des réserves le temps du chantier, contre les insectes. Le traitement consiste à les priver d'oxygène.
Laure Danilo, la conservatrice du Mobe, le Museum d'Orléans pour la biodiversité et l'environnement, ne sait pas quelle forme prendra la réouverture de soin musée, le 24 avril prochain. "Il y a un an, je vous aurais parlé de concerts, de spectacles, de grande fête. Aujourd'hui on ne sait pas, on va essayer de faire quelque chose qui dira qui on est, mais en limitant les contacts".
Une grande fête un peu limitée par la pandémie, mais qui devra quand même avoir lieu, car la réouverture du Museum d'Orléans est un événement. Fermé depuis 2018, il a subi un traitement de choc, des travaux gigantesques, qui ont coûté trois fois plus cher que prévu et pris beaucoup plus de temps.
On retrouvera des spécimens incontournables du Museum
Et il change de nom et d'orientation. De Museum il est devenu Mobe, un musée tourné vers la préservation des espèces et de l'environnement, "on retrouvera des incontournables de nos collections, notre dodo, nos ours, notre lion de l'Atlas... Mais ils seront intégrés différemment au parcours de la visite, pour apporter un éclairage à notre propos. Et il y aura aussi plein de nouveaux spécimens" promet Laure Danilo.
Mais avant de rouvrir les équipes du Mobe ont encore beaucoup de travail, "il y a notamment l'éclairage, que nous devons finaliser, et dans ce genre de musée c'est un élément essentiel car il s'agit de rendre la visite agréable tout en préservant les collections" explique la conservatrice.
Un traitement de choc sous une bâche étanche
Et surtout, il faut traiter les collections contre les attaques d'insectes kératinophages (mangeurs de peau et de poils). Pendant les travaux, toutes les réserves ont été déplacées, et donc plus exposées. Avant de les remettre à leur place, il faut détruire les insectes qui pourraient les avoir infestées.
Pour cela, plus de 3.000 spécimens, essentiellement des animaux naturalisés, ont été placés sur des étagères et enveloppés d'une immense bâche de plastique de 28 mètres de long et plus de deux mètres de hauteur.
Une installation étanche, une bulle, dans laquelle, grâce à deux machines placées à chaque extrémité, on injecte de l'azote afin de supprimer l'oxygène. "Les bêtes sont comme nous, quand elles n'ont pas d'oxygène, elles meurent" dit Aurélie Fortin, responsable de l'entreprise spécialisée qui mène l'opération.
Ce placement sous bulle sanitaire va durer environ un mois, dans une salle qui restera inaccessible tout ce temps, car l'air n'y sera pas respirable. Sur les immenses étagères s'empilent donc un gorille, des oiseaux, des renards, une panthère, toute l'histoire du Museum d'Orléans.
Et pourtant un tout petit échantillon, car les réserves contiennent au total plus de 200.000 spécimens. Mais tous n'ont pas besoin de ce traitement. Les poissons naturalisés, par exemple, ne sont jamais infestés par les insectes tant redoutés.