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Bordeaux est-elle une ville de rock et de musique(s) actuelle(s) ?
La musique, et le rock en particulier, se porte très bien à Bordeaux. Au delà des groupes connus et reconnus, la Métropole (qui vient d'inaugurer sa grande salle de spectacles, l'Arena de Floirac) foisonne de groupes et de propositions musicales. Il suffit d'être curieux pour le voir.

A l'occasion de l'ouverture de la Bordeaux Métropole Arena et de la 14ème édition du Bordeaux Rock festival (jusqu'au 28 janvier), France Bleu Gironde pose une question volontairement caricaturale : la musique et la création musicale s'est-elle arrêtée à Noir Désir et à Eiffel à Bordeaux ? Clairement non. Groupes, associations, bars, labels et scènes de musiques actuelles prolifèrent. Rencontres.
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Des caves, mais pas pour le vin
Direction d'abord, la cave d'un immeuble de la rue Buhan au coeur de Bordeaux, où répète le duo "Génial au Japon". Duo électro-pop constitué il y a un peu plus de deux ans, dans la foulée du précédent groupe plus rock (le "A"), d'Emeline et de Blandine. "Génial au Japon", c'est un des 300 groupes qui existeraient à Bordeaux : entre les potes qui ont à peine démarré, les semi-professionnels comme Emeline et Blandine qui ont sorti un EP de 6 titres (In Between) il y a presque un an, et ceux qui commencent à bien tourner et avoir une certaine notoriété.
Tellement de lieux pour jouer à Bordeaux
Elles se produisent ce vendredi soir au Bordeaux Rock Festival, et révisent donc leurs gammes depuis le début de la semaine et régulièrement, dans ce lieu de répétition, caché des non-initiés. Ces caves, et des bars également, constituent souvent les premières scènes de jeunes artistes qui cherchent à se faire les dents, à débuter devant un public. C'est ce qui a marqué Blandine quand elle est arrivée de Montpellier. "Le premier concert que j'ai fait, c'était au bar, El Chicho. J'étais très surprise. C'est tellement underground. Je me suis dit, c'est bon, je reste ici et je vais m'éclater ! Et je ne le regrette pas. Il y a tellement de lieux comme ça à Bordeaux". "C'est pratique ces lieux à 50 ou 100 personnes où on peut se confronter à un public et se faire un nom de mois en mois" ajoute Emeline.
Effervescence et solidarité
Bordeaux est forte d'une vitalité musicale incroyable, où règne en plus, une certaine émulation, selon elles : "par exemple, on appartient au collectif du Fennec avec une dizaine de groupes qui gravitent autour. Mais on côtoie aussi d'autres collectifs. Et on s'invite pour faire les premières parties les uns des autres. Il n'y a pas de concurrence, mais une certaine effervescence, et une solidarité entre musiciens".
La tendance rock est indéniable, le passé rock perdure mais d'autres influences ont aussi enrichi le paysage bordelais. "A Montpellier, c'était plus roots et reggae. Ici, il y a une grosse grosse influence rock" raconte Blandine. "C'est vrai aussi de Rennes, Nantes ou Clermont-Ferrand... Mais il faut dire aussi que des groupes comme Noir Désir ont marqué leur époque et la ville. Après, aujourd'hui, il y a autant de rock, d'électro, de rap... ça tend à se diversifier".
"Plus aventurier et underground il y a 30 ans"
Il y a eu diversification et professionnalisation, selon la figure emblématique et historique de la musique à Bordeaux : Francis Vidal, programmateur au Jimmy, le mythique bar rock des années 80/90 qui a fermé et créateur de "Relâche" et "Allez les filles" : "Il y avait des concerts quasiment tous les soirs, il y a 30 ans. C'est resté davantage en mémoire en raison de ce côté aventurier, underground oui... Je me souviens d'un groupe dans les années 70, c'était catastrophique. Il ne savait même pas se servir d'une sono ! Aujourd'hui, tout est millimétré et le moindre groupe a un niveau technique impressionnant. C'est ça qui a changé. Pour le reste, oui, il y a des tas de propositions à Bordeaux. C'est une ville foisonnante."
Quatre SMAC sur la Métropole de Bordeaux
Bordeaux a surtout une spécificité : quatre SMAC (scènes de musiques actuelles) sur le territoire de la Métropole : la Rock School Barbey, le Rocher de Palmer à Cenon, Rock et Chanson à Talence et le Krakatoa à Mérignac.
"C'est la ville de France qui a quatre SMAC, ça n'existe nulle part ailleurs. Il y a donc nous et les autres, pour accompagner et faire émerger de jeunes talents, lors de tremplins etc... Ce qui fait que Bordeaux est la capitale du rock, de la musique au sens large et même de loin ! Et des groupes émergent : Odezenne par exemple, commence à pas mal tourner. Je les ai connu il y a dix ou quinze ans. ça met du temps sur le plan national mais ça arrive. Pour résumer à Bordeaux: il y a une profusion de lieux, d'aides, de soutien, et ça fonctionne toujours bien oui !"
A l'I-Boat, Benoît Guérinault, directeur artistique de ce bateau-concert "défricheur de talents", est aussi de cet avis. Il a quitté Bordeaux pour Paris durant dix ans, au début des années 2000 avant de revenir. Pour lui, il y a eu "un creux de quelques années, mais c'est reparti, à l'image de cette ville qui a le vent en poupe. Bordeaux est redevenue attractive musicalement aussi".
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