Les Eurockéennes de Belfort : un festival qui attire un public populaire et de plus en plus de femmes
Une enquête s’intéressant au public des Eurockéennnes de Belfort, menée par des sociologues du CNRS, a été publiée ce jeudi. L'étude montre que le public se féminise au fil des années et que le festival reste un festival "populaire, capable de brasser toutes les catégories sociales".
Des chercheurs du CNRS, Centre National de la Recherche Scientifique, ont publié une étude ce mercredi sur le profil des festivaliers des Eurockéennes de Belfort. Selon les conclusions de cette enquête, s'il fallait établir un portrait-robot du festivalier, ce serait plutôt une photo de groupe : "On y retrouverait Mathilde, 16 ans, accompagnée d'une copine, de son voisin, étudiant de 25 ans, et de ses parents, des quinquagénaires" résume Emmanuel Négrier, co-auteur de l'enquête.
Le festival n'est plus un "festival de mecs"
L'équipe de chercheurs a mené plusieurs enquêtes auprès des festivaliers du site du Malsaucy en 2010, en 2014, et en 2017 : "Nous avons pu établir que le public s'est largement féminisé. On pourrait croire que parce que c'est un festival de rock, c'est un festival de mecs. Or en 2017, 46% des festivaliers sont des femmes. Alors qu'au début des années 2000, les hommes étaient sur-représentés" explique Emmanuel Négrier.
26% du public est un festival d'anciens
Si le festival arrive à attirer toujours autant de jeunes selon l'étude (29 ans de moyenne d'âge), avec un public qui se renouvelle à 40%, la part des fidèles reste très forte poursuit le sociologue : "les vieux, entre guillemets, restent. Ils sont attachés au festival. Certains d'entre eux, que l'on a rencontré, ont vécu toutes les éditions. Autrement dit, il peut y avoir des carrières de festivaliers aux Eurockéennes : on a des phénomènes de piliers, des fidèles, et en même temps des jeunes pousses qui arrivent". Ces fidèles représentent ainsi 26% du public.
Un festival populaire
D'autre part, le festival des Eurockéennes est un festival qui "brasse et qui mélange les classes sociales de manière relativement équilibré, par rapport à d'autres festivals, et de ce que l'on sait des pratiques culturelles des Français" estime Aurélien Djakouane sociologue et coauteur de l'étude. Selon l'enquête : "Sur les 60% d'actifs, on a une répartition assez paritaire entre les trois grandes catégories sociales : classes supérieurs, classes moyennes et classes populaires".
L'électro et le rap amenés à prendre de plus en plus de place aux Eurockéennes?
Les goûts musicaux des festivaliers ont évolué au fil des années selon l'étude : "l'électro, le rap, et le hip-hop continuent leur essor pour entrer désormais dans le top 3 des goûts préférés". Pas une excuse pour le directeur des Eurockéennes, Jean-Paul Roland, pour modifier en profondeur la programmation : "Ce n'est pas aussi simple que cela, on va plutôt prendre en compte ce genre d'études pour modifier l'accueil par exemple : si on a un jeune public, on va se dire que les concerts qui leur seront destinés seront programmés moins tard".