Des féministes reprochent au maire de Toulouse d'avoir maintenu une exposition au musée de l'affiche
Plusieurs associations féministes manifestent ce mercredi midi devant le Matou, le musée de l'affiche à Toulouse. Elles reprochent à la municipalité d'avoir autorisé une exposition représentant le "porno chic" des années 70. La mairie n'a pas souhaité censurer l'artiste reconnu.
Depuis le mois d'avril, et jusqu'au 29 août, le Matou, le musée de l'affiche à Toulouse (quartier Saint-Cyprien) accueille le centre d'art nomade et l'exposition d'un photographe publicitaire, Guy Bourdin, renommé pour ses récits suggestifs.
Les clichés de cet artiste ne semblent pas plaire à certaines associations féministes qui ont écrit une lettre ouverte au maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc et prévoient une manifestation devant le Matou ce mercredi 30 juin, à 12h30.
"Sous couvert d’esthétisme, de qualités artistiques contestables par ailleurs, des corps de femmes (ou d’enfants parfois) découpés, comme mutilés, offerts lascivement, constituaient le thème artistique récurrent de ce publiciste. (...) On ne peut pas cautionner ce genre d’exposition, ou alors on a un double langage, et c’est fâcheux pour la crédibilité de Monsieur le Maire."
Les associations signataires sont le collectif Midi-Pyrénées pour les droits des femmes (CMPDF), Osez le Féminisme 31 et le mouvement HF Allie.e.s.
Discernement des visiteurs et liberté d'apprécier ou non
La Mairie de Toulouse a souhaité rappeler qu'elle a consulté, par courrier, des associations qui se battent pour le respect de l’image des femmes et contre les représentations véhiculant des stéréotypes dégradants.
Nous ne partageons pas la "cancel culture". Nous ne jetons pas les tableaux de David montrant les batailles napoléoniennes ou les livres de Socrate. La guerre, l'esclavage, les violences envers les femmes, c'est lamentable évidemment. Mais une œuvre est le témoignage d'une époque - Pierre Esplugas, adjoint chargé des musées à Toulouse
"Nous avons fait le choix de la liberté, de la responsabilité et du discernement des visiteurs. Chacune et chacun est libre, avec sa propre sensibilité, d’apprécier ou pas l’esthétique de l’artiste, d'interpréter, de manière positive ou négative, les œuvres présentées" poursuit le communiqué de la mairie de Toulouse.
Deux photos ont toutefois été retirées dans un souci d'apaisement. Des explications ont été rajoutées devant l'exposition pour avertir le public.