Des festivals assis avec une jauge : "Ça abîme pour ne pas dire détruire leur ADN", estime le Prodiss
Pour Rémi Perrier, vice-président du comité festival au Prodiss, le syndicat national du spectacle musical et de variété, la décision de ne maintenir que des festivals assis cet été, en plein air, et avec une jauge de 5.000 personnes, est "une catastrophe".
Il y aura bien des festivals cet été. Mais ils seront uniquement en plein air et les 5.000 spectateurs par jour maximum devront être assis. Le protocole a été dévoilé jeudi par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, à l'issue d'une réunion avec les représentants du secteur.
"C'est une catastrophe, la nuit est passée mais je suis encore sous le choc et je ne suis pas le seul", a réagi sur France Bleu Paris, Rémi Perrier, ce vendredi 19 février. Le vice-président du comité festival du Prodiss, le syndicat national du spectacle musical et de variété, estime "c'est une solution extrêmement contraignante et quasiment impossible à mettre en place pour un festival, où d'ordinaire les spectateurs sont debout."
Un fonds d'aide de 30 millions d'euros
Selon lui, cette décision "fait qu'une multitude de festivals n'auront pas lieu. Cela va aussi mettre en péril beaucoup de structures qui gravitent autour, je pense aux intermittents du spectacle dont la période de manne financière est d'avril à septembre, pendant les festivals justement."
Pour ceux qui décideront de maintenir le festival, en plus du manque à gagner avec la billetterie, il y a le risque de devoir payer plus cher pour l'organisation, pour respecter le protocole établi. "Oui, ça va coûter plus cher, assure Rémi Perrier. Ceci dit, rendons à César ce qui est à César, Roselyne Bachelot s'est engagée à mettre une enveloppe de 30 millions d'euros d'aide pour accompagner les surcoûts et, en même temps, accompagner une jauge pour ceux qui vont s'adapter. Ça abîme pour ne pas dire détruire l'ADN des festivals et de certaines esthétiques musicales urbaines comme l'électro ou le pop-rock."
Il assure que les festivals Rock en Seine, Lollapalooza et We love green, en région parisienne, réfléchissent, comme l'a déjà annoncé Solidays, à annuler leur édition 2021. "Je ne vais pas parler à leur place mais ils sont pessimistes."
Qu'est ce qui va se passer cet été pour les jeunes au niveau festif, au niveau du partage ?
"Au-delà de tout ça, quid de la jeunesse ? Qu'est ce qui va se passer cet été pour les jeunes au niveau festif, au niveau du partage ? Moi, modestement, j'essaie de réunir du public et des artistes pour partager un moment dans la ferveur mais là, ça ne sera pas le cas", explique celui qui est aussi organisateur du festival Musilac d'Aix-les-Bains.