Des voyages immobiles pour les patients et les soignants de l'hôpital de Valenciennes avec le Phénix
Malgré la crise sanitaire et l'interdiction des visites, l'hôpital de Valenciennes maintient "les Remèdes de l'âme", la saison décentralisée du Phénix, la scène nationale. Cette semaine la compagnie Lolium propose des lectures, des petites bulles d'évasion pour les patients et les soignants.
Dans sa chambre du service pédiatrie, Noam, 12 ans écoute attentivement Henri Botte, comédien de la compagnie valenciennoise Lolium qui lui raconte l'histoire d'une mystérieuse voyageuse, une enfant Rom.
Comme une petite libération du confinement et des restrictions sanitaires, les artistes programmés par le Phénix ont décidé de proposer aux patients des "voyages immobiles" à travers des récits au Burundi, aux Etats Unis, au Mexique ou encore dans le Nord.
L'occasion ensuite d'échanger autour des voyages et de recevoir une petite carte postale de ce voyage furtif.
Noam qui n'est pas un habitué des théâtres est ravi de cette petite bouffée d'oxygène au milieu de sa semaine d'hospitalisation
c'est cool d'avoir des trucs comme ça dans la tête, ça fait surgir l'imagination pour moins s'ennuyer, ça peut procurer chez des gens une vraie joie
Le reportage de Rafaela Biry-Vicente
Lolium propose aussi ses lectures aux soignants qui le veulent, comme Isabelle puéricultrice qui est venue sur le temps de sa pause déjeuner par curiosité, et qui a vraiment eu l'impression de voyager
c'est bien parce que ça nous fait un peu partir du contexte actuel, ça fait rêver ! c'est très agréable parce que c'est vrai qu'on s'occupe de tout le monde et personne s'occupe des soignants. On a tendance à oublier qu'on a des besoins aussi, des besoins de douceur également donc là c'était l'idéal
Des lectures en réanimation pour les soignants
Le Phénix qui propose depuis 6 ans une saison hors les murs à l'hôpital dans le cadre des Remèdes de l'âme a décidé de poursuivre son action malgré la crise explique Dorothée Deltombe, en charge du projet. Pour maintenir ces petites bulles d'oxygène, la scène nationale de Valenciennes a du s'adapter au protocole sanitaire. Plus de représentations dans le hall comme avant, et des interventions en mode covid dans les chambres.
La compagnie Lolium a par exemple renoncé à ses accessoires pour plus d'interaction avec son public, mais pas de quoi frustrer Marion Zaboitzeff très touchée par ces rencontres
Ca fait plaisir, parce que dans le contexte actuel c'est le seul endroit où on peut exercer notre métier. Et c'est impressionnant parce qu'il y a une intimité très forte avec la personne, tout ça est prétexte à l'échange
Même ressenti pour Henri Botte
C'est vraiment une autre manière d'exercer, les filtres doivent tomber très très vite, si on veut être en contact, c'est vraiment une autre manière de faire qui est très forte, c'est très très humain ce moment là
Marion et Henri qui vont tourner toute cette semaine dans les services de pédiatrie, aux urgences, en gériatrie, mais aussi en réanimation pour offrir une petite respiration aux soignants qui luttent depuis plus d'un an contre la covid.