INSOLITE - A Bougon, un championnat de tir aux armes préhistoriques
Le musée des Tumulus de Bougon a accueilli ce weekend deux étapes du championnat de tir aux armes préhistoriques. Une animation bon-enfant qui réunit des passionnés.
Vous avez probablement déjà vu un arc. Mais connaissez vous le propulseur ? C'est une arme qui date du paléolithique supérieur, avec laquelle les hommes préhistoriques chassaient dans les plaines. Aujourd'hui, cette sorte de javelot est utilisée non plus pour se nourrir mais à l'occasion du championnat de tir aux armes préhistoriques. Deux épreuves ont eu lieu ce weekend dans le parc du musée des Tumulus à Bougon, dans les Deux-Sèvres.
Une activité de passionnés
38 compétiteurs ont bravé la bruine ce dimanche pour faire le tour du circuit : dix cibles, visées trois fois chacune. Dans leurs mains, un propulseur, une sorte de crochet en bois de la longueur d'un bras, sur lequel on accroche une sagaie (sorte de lance) décorée de plumes au bout. Il permet de donner davantage de vitesse au tir.
Ceux qui s'y sont mis, et font parfois des dizaines de kilomètres pour participer aux épreuves, sont tombés dedans par hasard, grâce à un collègue ou une exposition. "C'est assez peu connu, ça marche par le bouche-à-oreille, mais c'est ouvert à tout le monde" explique Clotilde Bejuge, venue avec des amis et leurs enfants. Si la compétition est européenne, elle réunit environ 300 passionnés, et n'est pas vraiment réglementée. "On compte les points nous-mêmes, on se fait confiance. De toute façon c'est pour s'amuser, aucun intérêt de tricher" philosophe Emmanuel Guerton, lui qui a déjà été champion d'Europe. Seule condition : les armes, souvent fabriquées par les compétiteurs eux-mêmes, doivent être "archéo-compatibles", c'est-à-dire avec des matières les plus proches possibles de celles qui existaient à l'époque du paléolithique. Exit donc le plastique.
Publicité pour le musée
Bougon est devenu depuis plusieurs années un lieu de référence pour le championnat. C'est un choix fait par sa responsable, qui a découvert le tirs aux armes anciennes par hasard et a proposé le parc pour accueillir quelques épreuves. "Cette activité entre aussi dans la thématique du musée, on cherche des animations en lien" explique Hélène Lacroix. Et ces épreuves attirent des visiteurs et des curieux parmi les tumulus : samedi, pour le tir à l'arc et sans la pluie, une quarantaine de curieux sont venus assister à cette compétition d'un autre temps.