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L'Yonne revisitée : la maison de Colette, atout maître pour attirer des visiteurs à Saint-Sauveur-en-Puisaye
L'Yonne revisitée est votre série estivale pour (re)découvrir chaque fin de semaine les sites touristiques de notre département. Ce week-end direction Saint-Sauveur-en-Puisaye, à la découverte de la maison natale de Colette.

En rentrant dans la maison, on s'attendrait presque à croiser Colette en passant le pas d'une porte. Toute la maison est dans l'état dans lequel elle était quand l'écrivaine y a vécu à la fin du XIXe siècle. Le mobilier est d'ailleurs en partie celui de l'époque. Pour le reste, les membres de l'association qui ont racheté la maison en 2011 pour la rendre visitable, ont reproduit à l'identique les tables, chaises, meubles qui garnissent les pièces recouvertes de tapisseries. Cette maison Colette y a vécu, mais elle a surtout inspiré son oeuvre littéraire. Au point d'en devenir "un personnage à part entière", souligne Jean-François Brégy, le président de l'association de la maison de Colette.
Il faut dire que c'est dans cette maison que Sidonie Gabrielle Colette, de son vrai nom, a découvert les plaisirs de la lecture, plus précisément dans le bureau de son père, au premier étage. "Elle admire son père, elle adore son père, insiste Jean-François Brégy_. Il faut imaginer cette pièce remplie de livres. Elle va ici apprendre à lire ce qu'elle veut. La doctrine des parents est de dire que les enfants peuvent lire ce qu'ils souhaitent. Rien n'est interdit. Sauf, dit sa mère, les livres pour enfants qu'elle trouve stupide et niais._" Et ainsi la jeune écrivaine parfait sa culture littéraire, avec de nombreuses œuvres de Balzac. Aussi, elle observe son père écrire des lignes et des lignes de livres qui ne seront pourtant jamais publiés.
"Dès son plus jeune âge, Colette va beaucoup lire dans le bureau de son père" - Jean-François Brégy, président de l'association de la maison de Colette.
Pourtant en 1891, Colette et sa famille se doivent de vendre la maison pour honorer des dettes. Colette n'y reviendra jamais. Elle a bien tenté de revenir s'y installer au quart du XXe siècle. Mais l'hostilité du village l'en a dissuadé. Dans Claudine à l'école parue en 1900, elle n'avait pas manqué de critiquer les habitants de Saint-Sauveur qui se sont venger plus tard. On raconte même qu'une fois, en voulant revenir, elle n'a pas pu descendre de sa voiture face à la colère des villageois.
Le village tout entier profite de la popularité de Colette
Mais aujourd'hui il semble que Colette soit belle et bien réhabilitée au village. A l'office du tourisme, on nous confirme qu'ici ce qui attire le public, "c'est principalement tout ce qui va toucher à l'écrivaine. Il y a le musée, la maison qui attirent pas mal de personnes." Un engouement dont profite aussi les commerçants. Il y a un effet Colette dans le village pour le bouquiniste Patrick Baron : "Nous, nos clients ce sont surtout des lecteurs assidus de Colette ou d'autre, donc oui, c'est forcément mieux quand la maison est ouverte". Fermée pendant le confinement, et même un peu plus, jusqu'au 6 août, la maison n'a pas joué son rôle moteur pendant plusieurs mois. Le restaurant Les Passantes a vu la différence entre l'avant et l'après : "On a bien travaillé juin et juillet, mais c'est beaucoup mieux depuis la réouverture de la maison, détaille la gérante Emmanuelle Garcia. En plus, la Maison fait beaucoup parlé d'elle dans la presse française mais aussi internationale. Grâce à eux, on a été cité dans le New York Times ! C'est la preuve que Colette intéresse tout le monde."
Si la maison a pris tant de temps avant de rouvrir ces portes, c'est en partie parce que l'association ne voulait prendre aucun risque avec la Covid-19. "C'est un établissement fait pour être visité intégralement, explique Jean-François Brégy. On y entre pas comme dans un musée, où il y aurait des cordes, des panneaux. On entre vraiment chez quelqu'un ce qui suppose une visite artistique, littéraire donc de l'accompagnement pour les visiteurs. Il fallait prendre le temps de trouver une solution." Alors le nombre de visiteurs est limité à 20 pour chaque créneau d'une heure de visite, il n'y a qu'une guide au lieu des trois habituels et au lieu de donner des explications dans chaque pièces, trop exiguës pour respecter la distanciation physique, elle fait un discours introductif au début à l'extérieur. Ensuite, chaque visiteur se déplace comme il l'entend. "Les gens respectent les règles en s'espaçant d'eux-mêmes les uns des autres, se félicite le président de l'associations. Je pense qu'on a trouvé une bonne solution d'équilibre."
La réouverture était aussi attendue pour des raisons financières. L'association ne vit que sur les recettes obtenues des entrées et des dons. Le confinement leur a fait perdre de l'argent, et la baisse de fréquentation obligée aussi. Mais cette année le département devrait débloquer une subvention pour les soutenir.
- Retrouvez toutes nos visites de l'été dans notre dossier L'Yonne revisitée sur France Bleu Auxerre
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