Réouverture du Mémorial : la bataille de Verdun en objets
Pour la réouverture du Mémorial de Verdun lundi, lors du centenaire de la bataille du même nom, France Bleu vous propose de découvrir quelques objets de la nouvelle exposition avec la commissaire principale, Edith Desrousseaux de Medrano.

Dix mois de bataille, plus de 700.000 morts, blessés et disparus. La bataille de Verdun est l’une des plus meurtrières de la Première guerre mondiale. Les pertes sont quasi égales pour les Allemands et les Français, pour un bénéfice quasi nul dans la guerre. C’est cette réalité que veut vous faire revivre le Mémorial au sein de son exposition entièrement renouvelée."On a resserré notre exposition sur la bataille de Verdun, c'était le voeu du conseil scientifique du Mémorial,explique Edith Desrousseaux de Medrano, commissaire principale. Et puis nous avons cherché à compléter notre collection sur ce thème en faisant des achats mais aussi en recevant des objets en dépôts de la part des musées de Meaux, Péronne, du Val-de-Grâce, mais aussi du musée militaire de Dresde en Allemagne". Car le nouveau parcours présente des objets des soldats français et allemands.
EN IMAGES | Visitez le Mémorial de Verdun
La malle de Louis Pergaud

Louis Pergaud est l’auteur de La guerre des boutons, publié en 1912. En 1914 il est mobilisé et directement affecté à Verdun. Il disparaît en avril 1915. Dans sa malle on trouve des sachets de camphre, « scapulaire contre les poux » écrit-il à sa femme. « Dans l’exposition, on peut d’ailleurs entendre cette lettre quand on regarde le contenu de la valise » précise Edith Desrousseaux de Medrano.
Les bottes de tranchée

Imaginez : la boue, l’humidité et de longues heures passées debout. Et encore, « les soldats français sont enviés : ils ont des brodequins et des bandes molletières qui les protègent, tandis que les Allemands sont en bottes, qui s’enfoncent et restent coincées dans la boue » raconte Edith Desrousseaux de Medrano. Les Poilus et leurs familles fabriquent tout de même en plus ces protections qu’on peut chausser en plus des chaussures…
Le diorama de Ramel

Ramel est un soldat du 162e Régiment d’infanterie passé par Verdun. Il a donné cet ensemble de bois léger découpé par ses soins. « C’est un objet qu’on a ressorti des réserves il y a une dizaine d’années. Il a une grande force évocatrice, souligne la commissaire principale de l’exposition. Chaque soldat a un visage différent, un paquetage personnalisé ». La scène représente la relève « montante ». Un soldat, Job de Roince en témoigne dans Verdun de Jacques Péricard :
En rampant, les poilus se glissent vers les premières lignes. Ici, pas de boyaux, pas de tranchées. Seulement quelques trous que les occupants doivent aménager. C’est là, parait-il. Les hommes hésitent, cherchent à s’orienter. Où sont donc les camarades qu’ils viennent remplacer ? Dans l’obscurité, les mains tâtonnent. Elles ne trouvent que des cadavres.
Les casques

Le casque à pointe, « c’est un reliquat de la guerre de mouvement, à cheval, celle des beaux ornements et des uniformes aux belles couleurs. Et la pointe sert tout simplement à protéger les fantassins des coups de sabre des cavaliers » précise Edith Desrousseaux de Medrano. Mais le casque brille, les soldats sont trop repérables. Très vite la pointe s’escamote, le casque se recouvre d’un tissu. Et les unités d’élite reçoivent un casque bien plus solide : le casque Stalhelm (acier, en allemand). Une protection essentielle « car 80% des blessés le sont par des projectiles d’artillerie ! ».

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Émouvants et magnifiques, ces jouets crées et façonnés par Charles Grauss pour sa fille Ghislaine. « C’est intéressant, car avant cela, dans l’Histoire, on n’affiche pas si ouvertement sa tendresse pour sa famille » raconte Desrousseaux de Medrano. Deux cartouches gravées « Antoine » et « Andrée » montre aussi que les soldats se servent de ce qu’ils ont pour transmettre leur amour…
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