La nouvelle éco : le studio Evi'danse à Auxerre ne sait plus sur quel pied danser en attendant la reprise
Ce jeudi 29 avril, c'est la journée internationale de la danse. L'occasion d'avoir une pensée pour tous les danseurs amateurs et toutes les écoles de danses fermées depuis de nombreux mois.
Depuis des mois les danseurs amateurs sont privés de cours à cause de la crise sanitaire et les écoles de danse attendent avec impatience une date de réouverture. Thierry de Fontenay est le directeur du studio Evi'danse à Auxerre
La crise sanitaire vous a fortement impacté avec un premier confinement en mars, une réouverture partielle puis une nouvelle fermeture totale depuis le 17 février. J'imagine que c'est un coup dur pour votre activité. Est-ce que les aides que vous percevez sont à la hauteur du manque à gagner ?
Le fonds de solidarité compense les pertes pour le moment. Ça permet de garder la trésorerie avec quand même trois mois de retard. Donc financièrement, ça peut tenir mais nous ne tiendrons pas indéfiniment. Ce qui m’inquiète le plus est qu'en septembre, on ne reprend pas dans les conditions normales. Si on ne peut pas travailler à plus de 50% des effectifs, cela va devenir impossible. Aucune entreprise ne travaille avec 50% de chiffre d'affaires.
Comment faites-vous aujourd'hui pour maintenir le lien avec vos élèves ? Vous en aviez 250 avant la crise ?
C'est vrai que ce n'est pas facile. Lors du premier confinement nous avons donné pas mal d'exercices par Internet, en virtuel mais au bout d'un an, certaines élèves se sont démotivées et on le comprend. Donc j'essaye de maintenir le lien avec la publication d'extraits de tous nos spectacles depuis vingt ans déjà. Nous essayons aussi de maintenir le lien sur les réseaux sociaux mais nous avons tous hâte de reprendre le chemin du studio.
Est-ce que vous craignez que des protocoles sanitaires trop stricts mis en place avec la reprise des cours, menacent la pérennité de votre activité ?
Les élèves ont envie de reprendre car cette année est particulièrement difficile pour celles dont c'est la dernière année et qui ne pourront pas danser en juin .Mais il faut que des protocoles sanitaires acceptables soient proposés. Je sais qu'en Luxembourg, par exemple, les cours de danse ont reprise avec une personne pour 10 mètres carrés voire 20 mètres carrés. Ça ferait quatre à cinq personnes par cours uniquement ce n'est pas possible ni rentable pour nous. Il faut absolument que tout le monde fasse un effort. L’État comme les professionnels. Nous sommes prêt à faire des efforts, à mettre des appareils de ventilation mais pour qu'un cours de danse soit réussi, il faut quand même un minimum d'énergie avec des participants en nombre suffisants. Sinon le studio Evi'danse pourrait fermer.