La patineuse Véronique Pierron va travailler pour la ville de Reims
La patineuse rémoise de vitesse de short-track Véronique Pierron, quatre fois sélectionnée aux Jeux olympiques a signé, ce jeudi, un contrat d'insertion professionnelle, pour travailler au service des sports de la mairie de Reims. De quoi lui apporter une certaine stabilité financière.

Reims, France
C'est peut être la fin d'une certaine galère pour Véronique Pierron. La Rémoise avait beau être l'une des meilleures patineuses de vitesse françaises, sélectionnée pour quatre Jeux Olympiques (Turin 2006, Vancouver 2010, Sotchi 2014, Pyeonchang 2018), elle avait souvent du mal à pouvoir vivre de son sport. "On jonglait un peu, avec les subventions des collectivités, les aides à la performance de la fédération. Mais j'ai réussi à m'en sortir financièrement. Et ma famille m'a aussi beaucoup aidée", explique la championne.
Une mission de valorisation et de marketing des piscines et des patinoires
Dès le mois d'avril, elle va donc débuter un nouveau travail au service des sports de la Ville de Reims, avec une mission de valorisation et de marketing autour des piscines et des patinoires. Plus précisément une convention d'insertion professionnelle, signée entre plusieurs parties, valable trois ans, avec une reconduction chaque année. Le tout, avec trois mois et demi de travail en continu à la mairie, avant la préparation de la nouvelle saison, qui débutera au mois de juillet. Là, Véronique Pierron fera des apparitions plus espacées. Un travail rémunéré par la mairie lorsqu'elle y sera, et, le reste du temps, par l'Etat, représenté par la Direction régionale des sports, et par la Fédération française des sports de glace.
Je suis à un âge où il faut penser à son après-carrière. Et donc, mettre un pied dans le monde professionnel
"Je suis aussi à un âge (29 ans), où il faut penser à son après-carrière. Et donc, mettre un pied dans le monde professionnel", dit la patineuse, titulaire depuis l'an dernier d'une licence professionnelle dans le commerce et le sport à Chambéry. Cette convention est la première signée par la Ville de Reims. "Nous voulons montrer le soutien de la Ville de Reims à ses sportifs de haut niveau, souligne le maire Arnaud Robinet. Elle va apporter beaucoup, avec son expérience et sa rigueur".
"Il y a encore trop peu des contrats comme celui ci, les athlètes ont besoin d'être aidés, surtout dans les sports peu médiatiques, précise Véronique Pierron. Ce sera la clé de la performance". Le président de son club, Ghislain Gass, va dans son sens : _"il y a des pays comme l'Italie, où les patineuses de vitesses sont toutes chez les carabiniers, ou dans les douanes. Des métiers stables, où ils peuvent facilement se dégager du temps pour s'entraîne_r. Ce ne sera pas évident de les rattraper. Mais, pour Véronique, c'est un beau premier pas". A Pyeoncheang, l'Italie a d'ailleurs remporté trois médailles olympiques, la France aucune.
Véronique Pierron, elle, avait été éliminée en séries du 500 mètres, puis en demi-finale du 1 500 mètres. Sa saison hivernale 2018-2019 a, elle, été particulièrement réussie, avec une quatrième place au classement général sur 1 000 mètres. Un palmarès auquel il faut ajouter six médailles européennes, et une mondiale. A bientôt 30 ans, elle ne se projette pas sur Pékin 2022, qui seraient ses cinquièmes JO d'hiver. "Je vais faire le point à chaque fin d'hiver, voir si l'on continue, explique-t-elle. J’ai mon corps qui commence à fatiguer. Mais tant que je suis performante, et que j’ai la sécurité, avec cet emploi... " En attendant, elle se fera opérer du genou au mois de mai, avec une ablation partielle du ménisque.