Le groupe Ellébore nous raconte en musique la vie des poilus et des civils pendant la première guerre mondiale
Des tranches de vie en musique : le groupe mayennais Ellébore a collecté une quinzaine de chansons écrites pendant la première guerre mondiale, et les interprète dans son spectacle "Chansons pour une Ville en guerre".
On commémore toute cette semaine le centenaire de la première guerre mondiale, la guerre 1914-1918. En Mayenne, le groupe Ellébore propose un spectacle de chansons de la Grande Guerre, "Chansons pour une Ville en guerre", des témoignages, en musique, de la vie des poilus.
Le groupe est composé de cinq chanteurs, dont trois musiciens (guitare, clarinette et accordéon). Ce groupe a créé ce spectacle il y a dix ans, un spectacle revu et amélioré en 2014, pour les cent du début de la première guerre. Les dernières représentations ont lieu en ce moment, pour les cent ans de l'armistice.
Des chansons de poilus...
C'est un spectacle d'une quinzaine de chansons, glanées dans des cahiers de poilus, ou aux archives départementales. Ces chansons ont été écrites par des chansonniers de l'époque, mais aussi par des poilus eux-mêmes.
"Les chansons qui était écrites dans les tranchées, c'était les poilus qui prenaient un air qu'ils connaissaient, par exemple Le Temps des Cerises, et à partir de cet air là, ils inventaient de nouvelles paroles. Comme par exemple la chansons du Bouquet à l'Aimée, écrite sur l'air du Temps des Cerises", explique Jeanne-Marie Côme, chanteuse guitariste.
"Il fallait de l'humour pour supporter l'insupportable".
"Il y a des chansons beaucoup moins romantiques qui évoquent par exemple les poux. Et puis il y a la fameuse chanson de Craonne, qui est très célèbre, l'une des plus connues de la guerre 14-18. Mais en fait les gens savent assez peu qu'il en existe plusieurs versions, parce que cette chanson, écrite par un poilu, a été transmise de personne à personne, apprise par cœur, et adaptée au fil des batailles", ajoute Jeanne-Marie Côme.
Jeanne-Marie Côme, chanteuse guitariste
Les chansons des poilus sont souvent grivoises, car "il fallait de l'humour pour supporter l'insupportable", selon la chanteuse. "Mais il y a des chansons tendres, des chansons de jeunes soldats romantiques, et il y a des chansons de révolte comme la chansons de Craonne", complète Domnique Boulmer, membre du groupe.
... et des chansons de chansonniers
Les chansonniers aussi ne chôment pas pendant la guerre, ils composent de nombreuses chansons à l'arrière du front. "Leur particularité c'était d'écrire des chansons à partir du présent, de la réalité, avec parfois un sens parodique, pour eux il s'agissait aussi de déjouer la censure", précise Jeanne-Marie Côme.
Au total, le groupe Ellébore a sélectionné une quinzaine de chansons, des tranches de vie en musique. "Comment vivaient les gens à l'époque, quand ils étaient sur le front, quand ils étaient à l'arrière, on a essayé de retrouver ça", ajoute Dominique Boulmer.
"Comment vivaient les gens à l'époque, quand ils étaient sur le front, quand ils étaient à l'arrière, on a essayé de retrouver ça".
Le spectacle se termine sur une chanson écrite par le groupe, la complainte des trois soldats, une chanson qui invite à la paix.
Prochaines représentations du spectacle "Chansons pour une ville en guerre"
- Vendredi 9 novembre à 20h à la salle de la Madeleine à Port-Brillet (5 euros)
- Samedi 10 novembre à Châteauneuf-sur-Sarthe (49), à 20h30, à la salle de la Cigale (gratuit)
- Dimanche 11 novembre à Blaison (49) à 15h à la salle du Chauveau (5 euros)
- Vendredi 16 novembre à Saint-Aubin-du-Cormier (35) à 20h30 à l'Espace Bel Air (10 euros)
- Dimanche 18 novembre à Grazay à 15h à la salle des Fêtes (5 euros)