Noël : les prêtres manchois dans les starting-blocks
Malgré l'aspect commercial qui gagne du terrain, Noël reste une fête religieuse et l'un des temps forts de l'année pour les Catholiques. Quant aux prêtres, c'est pour eux l'équivalent d'un heureux marathon.

Si le nombre de fidèles fréquentant l'église pour les messes a tendance à diminuer d'année en année en France, la réalité est bien différente au moment des fêtes de Noël. Les églises se remplissent à nouveau, entre tradition, attrait pour l'office particulier ponctué de chants de Noël, et pour certains croyants mais non pratiquants, l'envie de matérialiser son appartenance à la communauté catholique, le temps d'une messe.
Une centaine de messes célébrées dans la Manche
Et en chefs d'orchestres de ces célébrations, on retrouve les prêtres, de moins en moins nombreux du fait de leur vieillissement. Aujourd'hui en France, leur moyenne d'âge dépasse les 70 ans. Conséquence directe, pour les prêtres encore en exercice, il faut enchaîner les messes sur des paroisses de plus en plus étendues. Dans la Manche, diocèse rural et étendu, c'est une centaine de messes qui sont célébrées entre le 24 et le 25 décembre, assurées par une 50e de prêtres. "Cela arrive au terme d'un mois de décembre très chargé avec la période de l'avant, mais aussi malheureusement, de nombreux décès, souligne Olivier Lepage, prêtre de la paroisse d'Octeville à Cherbourg. Je vais enchaîner 3 messes en très peu de temps, mais c'est un joyeux marathon", poursuit le plus jeune prêtre du diocèse, 37 ans seulement.
Du moment qu'il y a le chant "Il est né le divin enfant", c'est gagné!
Par rapport aux messes classiques, les prêtres ont conscience d'accueillir dans leurs églises des familles qui ne sont pas toutes des habituées, et font en sorte que tout le monde se sente à sa place. "Il y aura un conte en amont de la célébration avec les enfants", détaille le père Lepage, évoquant la messe prévue le 24 décembre au soir au sein de l'église du quartier des Provinces à Cherbourg. Et puis une messe de Noël se doit de faire la part belle aux chants, reconnaît le prêtre : "ce n'est pas très compliqué, du moment qu'il y a "Il est né le divine enfant", c'est gagné!"
Un temps pour se ressourcer
Et pour Olivier Lepage, c'est une satisfaction de croiser des visages nouveaux à l'occasion de ces messes. "C'est très bien, évidemment j'aimerais les voir tous les dimanches, mais cela correspond au cheminement de chacun, et ce qui est important c'est que chacun puisse se ressourcer lors de ces messes de Noël. Si c'est le cas, alors le contrat est rempli!" Le 25 décembre à midi, le père Lepage fêtera Noël en famille, avec une petite coupe de Champagne, sans doute un peu fatigué. _"_C'est un temps où l'on se donne, ça nous rend heureux et ça fait parti de notre vocation. Ca donne sens à notre vie", conclut le prêtre.