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Patrimoine : un habitant de l’Yonne sauve les châteaux
Pour préparer la deuxième édition du loto du patrimoine, l’animateur Stéphane Bern et le ministre de la Culture Franck Riester reçoivent mardi des acteurs du patrimoine, dont l’Icaunais Julien Marquis, qui se bat depuis des années pour sauver des châteaux en péril.

La deuxième édition du loto du patrimoine se prépare. Le jeu, lancé par Stéphane Bern l'an dernier pour financer la restauration de sites historiques, est reconduit en 2019.
L'animateur de télévision et de radio et le ministre de la Culture Franck Riester rencontrent justement ce mardi différents acteurs du patrimoine : des propriétaires privés et publics, des représentants d’association... Parmi les personnalités qui sont conviées, il y a Julien Marquis, fondateur de l'association "Adopte Un château " basée à Noyers-sur-Serein dans l'Yonne, qui se bat depuis plusieurs années pour sauvegarder des châteaux en péril.
"Il faut trouver d’autres façons de sauver le patrimoine et d’autres façons d’en parler" - Julien Marquis, fondateur de l'association "Adopte Un château"
Cet amoureux des vieilles pierres, qui a longtemps vécu et travaillé à Noyers-sur-Serein, estime que le concept du loto du patrimoine est une bonne chose, même si la première édition a été loin d’être parfaite : "C’est vraiment une opération de sensibilisation et de mobilisation de tous les Français et peut-être même plus, autour du patrimoine et autour de cette notion de péril", explique l’Icaunais.
"Il y a une vingtaine ou une trentaine d’années, l’État finançait à 80% la restauration des monuments, mais aujourd’hui, si on veut sauver les monuments en péril, il faut trouver d’autres solutions, d’autres façons d’en parler", ajoute Julien Marquis.
Mais le fondateur de l’association « Adopte Un château » n’occulte pas les couacs éventuels ou les déceptions nées de la première édition du loto du patrimoine : "C’est toujours compliqué de monter ce type d’opération pour la première fois. Je sais qu’il y a eu des heureux et des déçus dans les sélectionnés du loto du patrimoine 2018. Mais cette année, je crois que tout le monde a pris conscience qu’il fallait mobiliser tous les grands acteurs du patrimoine pour essayer d’avancer et avoir un engouement encore plus généralisé sur ce loto".
Près de 20 millions d’euros récoltés
La première édition du loto du patrimoine a permis de récolter près de 20 millions d'euros. 270 sites dans toute la France en ont bénéficié. Parmi ces sites, 12 se trouvent en Bourgogne mais aucun dans le département de l’Yonne. On y trouve notamment les châteaux de Rochefort et de Bussy-Rabutin en Côte d'Or. Dans la Nièvre, on peut citer le château de la Roche à Larochemillay ou la poterie du château de la Montagne à Saint-Honoré-les-Bains.
Pour cette deuxième édition du loto du patrimoine, les porteurs de projet ont jusqu'au 28 février pour déposer un dossier sur le site de la mission Stéphane Bern.
Un nouveau concept : l’achat collectif
En tout cas, quand il s’agit de parler patrimoine, Julien Marquis est un expert. Amoureux des châteaux, il a contribué aux rénovations de nombreux édifices dans l’Yonne et dans toute la Bourgogne. En 2015, il lance l’association « Adopte Un Château » à Noyers-Sur-Serein. Il est toujours le délégué général de l’association mais s’occupe aussi, depuis peu, d’un nouveau concept assez génial : l'achat collectif de châteaux.
L'idée, c'est de se mettre à plusieurs pour acheter et assurer la survie d'un bien en péril. En échange d'une participation minimum de 50 euros, on peut donc être copropriétaire d'un château. Et comme toutes les bonnes idées, elle est née très simplement : "Finalement cette idée-là, tout le monde l’a eue un jour, à l’apéro, en plaisantant avec des amis. Tiens, si on achetait un château à plusieurs ou une villa en Espagne ? Nous, a l’a juste formalisée, cette idée. On a été voir nos avocats et on a travaillé avec eux pour trouver un cadre légal à tout cela. Et puis au lieu de le faire à une dizaine de personnes, on l’a fait avec plusieurs milliers de personnes."
25.000 personnes pour acheter le premier château
Pour monter ce concept, l'association "Adopte un château" a signé un partenariat avec la société de financement participatif sur internet Dartagnans . Julien Marquis a été embauché par la start-up pour superviser ces projets.
Le premier achat collectif remonte à fin 2017 : 25.000 personnes ont acheté ensemble le château de la Mothe Chandeniers, dans la Vienne. L’édifice du XIXe siècle avait brûlé en 1932. Il a pu rouvrir aux visiteurs pour la première fois l’été dernier.
Un million d’euros pour un château fort dans les Deux-Sèvres
Une deuxième acquisition collective vient d'être finalisée, c’est celle du château fort de l'Ebaupinay dans les Deux-Sèvres. 11.869 contributeurs de 100 nationalités différentes ont permis de réunir plus d’un million d’euros. L’objectif est d’assurer la reconstruction et l'animation de ce site abandonné depuis les Guerres de Vendée, au XVIIIe siècle.
"On s'aperçoit que les gens sont très attachés au patrimoine de manière générale", assure Julien Marquis, "il faut simplement trouver la bonne façon de les faire se mobiliser".
L'engagement des copropriétaires n'est d’ailleurs pas nécessairement uniquement financier. S'ils le veulent, ils peuvent participer physiquement à des chantiers bénévoles. C'était le cas il y a quelques jours au château de la Mothe Chandeniers, où une quarantaine de copropriétaires se sont réunis pour installer l'électricité. Une manière de se mettre encore un peu plus dans la peau d’un châtelain ou d’une châtelaine.
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