PHOTOS - À Louvie-Juzon, la nouvelle fresque sur le mur de la pharmacie fait débat
Elle est terminée depuis ce dimanche 16 mai et fait beaucoup parler dans la commune. Si les artistes expliquent qu'elle représente indirectement une "enfant de la vallée d'Ossau", certains habitants ne voient pas en quoi elle évoque le village, ni la vallée.
Dimanche 16 mai, les habitants de Louvie-Juzon (Pyrénées-Atlantiques) ont pu découvrir une gigantesque fresque sur le mur de la pharmacie de la place Camps, en plein centre de la commune. Une peinture acrylique réalisée en sept jours par les "Sismikazot", deux artistes de Bordeaux et Toulouse. Elle représente une jeune fille d'une douzaine d'années, assise sur un escalier, en train de caresser un petit chien, les sourcils un peu froncés. Si beaucoup de Louveteaux reconnaissent un travail "magnifique" et un "grand talent" aux artistes qui ont peint l'oeuvre à partir d'une photo prise par eux-mêmes, beaucoup se demandent ce que cette représentation vient faire dans le village du Bas-Ossau.
Nous sommes tous des enfants de la Vallée.
Sur la place Camps, certains Louveteaux sont déçus.
Entre les commerçants qui refusent de se positionner pour ne pas fâcher leurs clients, les Louveteaux qui sont déçus que l'oeuvre ne représente pas "un ancien ou un berger", "une montagne ou un paysage de la vallée" et ceux qui regrettent le regard "assez inquiet" de la jeune fille peinte... le moins que l'on puisse dire, c'est que cette fresque est clivante. "En tout cas, on s'arrête pour la regarder !", s'amuse une habitante.
Les explications de Rémi Tournier, l'un des deux artistes de "Sismikazot"
Les "Sismikazot", à qui la mairie n'avait pas imposé de thème après avoir retenu leur projet pour recouvrir la façade de la pharmacie, ont pourtant vite décidé, après quelques jours passés à la rencontre des habitants de Louvie et des alentours, en février, de ne "surtout pas représenter un berger ou un fromage, ni quelque chose de trop attendu. Cette image est assez universelle, explique Rémi Tournier, un des deux artistes. L'idée est d'appuyer le texte qui se trouve à côté, écrit à partir de témoignages d'habitants, dont la conclusion est : 'Nous sommes tous des enfants de la Vallée'".
Il faut forcément un temps de digestion quand quelque chose nous bouscule émotionnellement.
Bousculer les habitants, les faire réfléchir ou débattre, c'est un peu le travail des deux artistes. "Au début il y a toujours les convaincus et les moins convaincus. Il faut forcément un temps de digestion quand quelque chose nous bouscule émotionnellement. Comme lorsque l'on repeint un mur dans son logement et que l'on se demande ensuite si on a choisi la bonne couleur. Souvent, au bout d'une semaine, on se dit 'finalement, c'est bien'".