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Poitiers : les opposants à la vente de l’ancien théâtre font appel
Le collectif de défense de l’ancien théâtre de Poitiers n’accepte pas la décision du tribunal administratif de la ville qui valide la vente de l’édifice et le permis de construire accordé à un promoteur privé.

"Si on ne pensait pas que cet appel allait aboutir, on n’irait pas", déclare, confiant, Arnaud Clairand, le "Monsieur Procédure" du collectif de défense de l’ancien théâtre – comme l’appellent d’autres militants.
Ils s’opposent à la vente de l’édifice et font appel de la décision du tribunal administratif de Poitiers, rendue à la mi-décembre. La cour administrative d’appel de Bordeaux doit examiner deux requêtes du collectif, une sur la forme, une autre sur le fond.
Comme en 2016
La confiance du militant tient à la répétition de l’histoire. En 2016, le collectif entame des procédures judiciaires contre le projet de vente de l’ancien théâtre de Poitiers décidé en conseil municipal.
Le dossier passe devant le tribunal administratif de Poitiers. Il donne tort aux militants, qui font appel. Puis la cour administrative d’appel de Bordeaux leur donne raison et annule le projet. En 2017, la situation est la même, le dossier aussi selon les militants, alors ils questionnent : pourquoi Bordeaux leur donnerait tort cette fois-ci ?
Pour l’annulation totale du projet
Le collectif maintient notamment que le prix de vente du théâtre est trop bas : 510.000 euros alors qu’il est estimé à un montant de 540.000 à 740.000 selon un expert qu’ils ont eux-mêmes consulté. "C’est un édifice majeur de Poitiers qui a marqué les années 1950", commente Arnaud Clairand. "Tout le monde a des souvenirs assez magnifiques de spectacles, de cinéma", ajoute Valérie Soumaille.
Autres arguments pour faire annuler la décision du conseil municipal : les élus de Poitiers n’auraient pas eu toutes les informations nécessaires pour prendre leur décision. Cette vente et les travaux qui en suivraient coûteraient deux millions d’euros à la ville, selon la secrétaire du collectif.
Arnaud Clairand, lui, s’interroge sur le déclassement de l’ancien théâtre par l’ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, signé d’un "Amitiés" pas assez formel à ses yeux pour une décision administrative.
Les normes non respectées ?
Pour arriver à leurs fins, les opposants s’attaquent aussi au contenu du permis de construire accordé et des permis modificatifs – c’est la deuxième procédure sur la table à Bordeaux. Par exemple, l’emplacement mal pensé des places de parking, ou encore les places de vélos non réglementaires car trop petites.
Tous les moyens sont bons. – Arnaud Clairand du collectif
"Ce n’est pas parce qu’on est fans de cette réglementation, explique le militant, c’est simplement qu’on se donne tous les moyens nécessaires pour sauver cet édifice. A partir du moment où vous mettez le doigt dans l’engrenage, vous êtes obligés de regarder tout ce qui ne va pas de manière à emporter la conviction des juges."
D’ailleurs, selon lui, la cour administrative d’appel de Bordeaux leur donnera certainement raison aussi sur ce point : "La cour va nous dire si ces normes ont été appliquées, ou non. Si elle rend un arrêt qui va contre la loi, c’est un arrêt qui fait jurisprudence, donc c’est la porte ouverte à de nombreuses choses."
Quatre ans d’opposition
S'ils gagnent, la mairie retourne au point de départ. Et dans ce cas, Valérie Soumaille compte sur la lassitude du promoteur. "Pour l’instant, le compromis de vente n’a pas été signé, en tout cas à notre connaissance. Peut-être que le promoteur va se lasser de ne pas pouvoir faire ce projet, espère-t-elle. Ce qu’il nous a dit quand on l’a rencontré l’année dernière, c’est que pour l’instant tout est au point mort, qu’il a cessé de chercher des enseignes qui pourraient vouloir s’installer là."
En revanche, si la cour d'appel leur donne tort, ils n'iront pas en Cassation, annonce Arnaud Clairand. Mais d’abord, la cour administrative d’appel de Bordeaux doit se prononcer sur ce combat qui dure depuis quatre ans. Depuis, le collectif s’appuie sur une pétition qui a recueilli entre 8.000 et 10.000 signatures.
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