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RÉTRO 2017 - La MJC de Sens contrainte de quitter les locaux de la place Etienne Dolet

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Fin 2016, la municipalité de Sens met fin à son partenariat avec l'association MJC. Elle supprime la subvention de 166.000 euros annuels et veut récupérer les 1.700 m² de locaux mis à disposition. Après sept mois de bataille, le 10 juillet la MJC rend les clés et licence les 20 salariés.

Fin 2016, l'assemblée générale de la MJC avait décidé de poursuivre le dialogue avec la ville, malgré sa volonté de mettre fin à leur partenariat Fin 2016, l'assemblée générale de la MJC avait décidé de poursuivre le dialogue avec la ville, malgré sa volonté de mettre fin à leur partenariat
Fin 2016, l'assemblée générale de la MJC avait décidé de poursuivre le dialogue avec la ville, malgré sa volonté de mettre fin à leur partenariat © Radio France - Renaud Candelier

Après 47 ans d'activité, la MJC de Sens s'est résolue à arrêter ses activités au sein de la ville. La municipalité aura réussi cette année à récupérer les immenses locaux de la place Étienne-Dolet pour y installer l'école de musique et de théâtre. De son côté, l'association n'a pas disparu mais est devenue MJC du Sénonais, désormais basée à Saint-Clément.

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La ville fait discrètement changer les serrures

L'année 2017 avait commencé par un premier rebondissement.  Le 5 janvier, la ville avait fait changer discrètement les serrures de la salle de concert sauf que la MJC s'en était aperçue raconte son directeur Yannick Grimaud : "une salariée est venue me voir m'indiquant qu'il y avait des agents municipaux devant les locaux. Je suis tombé sur le directeur général des services et le directeur des services techniques. Ils m'ont informé que la ville procédait au changement des serrures dans la Fabrique."

Les 20 salariés soutenus par des bénévoles décident alors d'occuper les lieux car ils estiment que la ville n'avait pas le droit de rompre le bail. Ils font aussi le ménage qui n'est plus assuré par la ville, explique le directeur : "ils viennent deux heures le matin, avec leur aspirateur, avec leurs produits, et ils nettoient la maison pour les activités se déroulent dans de bonnes conditions."

Le tribunal administratif refuse de statuer en urgence sur la demande d'expulsion

En parallèle, la bataille se joue devant le tribunal administratif de Dijon. La ville de Sens demande l'expulsion. Début février, le tribunal refuse de trancher sur le fond et estime qu'il n'y a pas urgence à agir. Le maire de Sens, Marie-Louise Fort espère toujours avoir gain de cause : "le président du tribunal administratif l'a bien précisé, cette association occupe 1750 mètres carrés de bâtiments communaux sans droit ni titre__. Seule l'urgence n'a pas été retenue car on a considéré que ça pouvait continuer. Et ça je le regrette."

"Une citation à comparaître de Marie-Louise Fort devant le tribunal correctionnel, pour délit d'abus d'autorité" — Roland Lienhardt, avocat de la MJC de Sens

Au printemps, réplique de l'avocat Roland Lienhardt qui défend l'association. Il engage des poursuites directement contre Marie-Louise Fort : "la citation directe, c'est une citation de madame Fort devant le tribunal correctionnel afin qu'elle réponde directement, sans qu'il y ait besoin d'une instruction des infractions pénales qui lui sont reprochées. C'est le délit d'abus d'autorité." Dans la foulée, des manifestations de soutien ont lieu à Sens, rassemblant plusieurs centaines de manifestants où les adhérents comme Alain estiment que c'est un lieu unique qui va disparaître : "je chante dans la chorale (de la MJC) et on accueille des handicapés, qui chantent faux__. Je ne sais pas si d'autres chorales accueillent des gens qui chantent faux mais chez nous ils sont les bienvenus. Ils sont avec nous aux concerts. C'est des choses formidables." 

Mais ce que craignaient les soutiens de la MJC de Sens finit par arriver. Fin mai, le tribunal administratif ordonne l'expulsion et laisse à l'association jusqu'au 10 juillet pour partir. Le jour J, entre colère et larmes, la présidente de la MJC Catherine Crevoisier se résout à rendre les clés : "je suis frustrée car je suis obligée de rendre les clés à un technicien de la ville qui doit assumer les décisions de ses employeurs. qui n'ont même pas le courage d'être présents."

Dans les locaux de 1700 mètres carrés, la municipalité installe à la rentrée l'école de théâtre et de danse. Mais l'association MJC continue ses activités basée désormais à Saint-Clément , elle propose des activités dans plusieurs autres communes du Sénonais. Dans cette bataille, la MJC a dû licencier ses vingt salariés. Sur le plan judiciaire, deux procédures sont toujours en cours.  Mais les projets continuent et le festival de cinéma Clap 89 aura bien lieu en 2018 pour une 31e édition.

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