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Terre de Cévennes : la bête du Gévaudan, une punition divine (2/3)
Pour les vacances de Toussaint, Terre de Cévennes vous emmène sur les traces de la bête du Gévaudan. Dans le deuxième épisode la bête est vue comme une punition divine. Dans cet épisode on s’intéresse au rôle de l’Eglise dans la traque de la bête du Gévaudan.

La Bête du Gévaudan est un animal légendaire qui a fait une centaine de victimes (morts ou blessés) dans la région du Gévaudan, aujourd'hui la Lozère. ,Les faits se sont déroulés sous le règne de Louis XV, entre 1764 et 1767. La bête du Gévaudan a provoqué une véritable psychose pendant trois longues années en Lozère. Saïd Makhloufi vous raconte l’histoire sanglante d’un animal inconnu, qui a attaqué des dizaines de lozériens. Dans cet épisode on s’intéresse au rôle de l’Eglise dans la traque de la bête du Gévaudan.
La bête tue au pays du Gévaudan depuis plus d’un an maintenant. La grande battue organisée par le capitaine Duhamel n’a rien donné. Pire encore, les attaques se multiplient et le peuple a peur et pour faire face il se tourne vers l’Eglise. Bernard Soulier spécialiste de la bête du Gévaudan :
Les gens vont être totalement désemparés et ils vont se souvenir des paroles de l'évêque de Mende, monseigneur Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré qui publie en fin d’année 1764, le mandement de Mende. Dans ce texte il rappelle que le seul moyen de faire face à la bête c’est de prier.
La prière face à la terreur, pour se rendre compte de la peur qui règne en Gévaudan il faut lire le mandement de Mende car à cette époque la bête est considérée comme un être extraordinaire. Le 31 décembre 1764, l'évêque de Mende, lance un appel aux prières et à la pénitence. Cet appel est resté dans l'Histoire sous le nom de "mandement de l'évêque de Mende ". Tous les prêtres du diocèse ont pour ordre de l'énoncer à leurs fidèles. Dans ce texte, l'évêque qualifie la Bête de fléau envoyé par Dieu pour punir les hommes de leurs péchés. Ce document existe toujours, il est consigné dans les registres du diocèse de Mende. Dans ce texte l'évêque de Mende, monseigneur Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré cite saint Augustin pour évoquer la " justice de Dieu" , ainsi que la Bible et les menaces énoncées par Dieu à travers la bouche de Moïse : " j'armerai contre eux les dents des bêtes farouches". À l'issue de ce mandement, il est ordonné que soient respectées quarante heures de prières et de chants et ce durant trois dimanches consécutifs.
Les églises n’ont jamais été aussi pleines, les messes il y en avait tous les jours et les gens avaient peur et en un sens l’église en a profité. Bernard Soulier spécialiste de la bête du Gévaudan : " Les gens du Gévaudan vont prier et faire des pèlerinages. A cette époque la majorité est vraiment convaincue qu’il s’agit d’une punition divine."
Voilà maintenant bientôt 1 an que la bête tue au pays du Gévaudan. Très vite l’histoire d’une bête monstrueuse qui s’en prend aux femmes et aux enfants fait le tour de la planté. Bernard Soulier : "On sort à peine de la guerre de 7 ans entre 1756 et 1763 et la presse est au plus bas. Elle a du mal à vendre ses journaux et l’histoire de la bête du Gévaudan arrive à point nommé."
Le Courrier d'Avignon local puis La Gazette de France nationale et les gazettes internationales voient l'occasion de s'emparer de cette affaire pour en faire un véritable feuilleton, publiant des centaines d'articles sur le sujet. L’écho international de l’histoire de la bête va définitivement sceller le sort du capitaine Duhamel. Depuis le début de l’affaire il coordonne la traque au nom du Roi, mais face à ses échecs répétés Louis XV fait appel au meilleur chasseur du royaume. Monsieur Denval un chasseur de loup arrivé tout droit de Normandie à la fin de l’hiver 1765 mais lui aussi va échouer. Il ne tuera pas le moindre loup au pays du Gévaudan. Le Roi Louis XV décide alors d’envoyer son homme de main.
Antoine de Beauterne est le 1er chasseur du roi. Antoine reçoit l’ordre de venir en Gévaudan pour tuer la bête. Cette fois, plus le droit à l’erreur, le Roi veut un résultat, tuer la bête est un ordre et son arrivée est vécue par les villageois comme une bénédiction. Le printemps se termine et l’été 1765 arrivé, la bête elle court toujours.
La suite de cette histoire fantastique la semaine prochaine avec le dernier épisode : Terre de Cévennes Hors-Série Conte et Légende Episode 3 : La bête du Gévaudan : La fin de la traque.