Toulouse : la toile attribuée au Caravage vendue avant sa mise aux enchères

La vente aux enchères prévue ce jeudi à la halle aux grains de Toulouse n'aura pas lieu. Deux jours avant, la maison de ventes Labarbe annonce ce mardi que le tableau attribué au maître de la peinture italienne a déjà été cédé de gré à gré à un acheteur étranger. Il était mis à prix 30 millions d'euros, mais était estimé entre 120 et 150 millions d'euros.

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Exposé dans un grand musée 

Il y a beaucoup de secrets autour de cette vente. On sait que la transaction s'est faite ce mardi. Un acheteur étranger, un riche collectionneur, a fait une proposition d'achat, avant la vente aux enchères, qu'il était "impossible de ne pas transmettre aux propriétaires du tableau" d'après l'expert français du Caravage Eric Turquin. Impossible car elle est intéressante financièrement. On ne connait pas les montants, l'accord trouvé est soumis à une close de confidentialité. Mais on peut penser qu'une offre acceptée avant les enchères étaient forcément très élevée. 

L'autre point qui a décidé les acheteurs, c'est que le collectionneur en question est proche d'un grand musée à l'étranger et il souhaite le montrer au public. Le communiqué publié par la maison de ventes Labarbe précise qu'il "sera prochainement restauré puis exposé dans un grand musée". Reste à savoir où. D'après Eric Turquin, "l'acquéreur devrait se faire connaitre rapidement". Mais il tient  à maîtriser lui-même sa communication.

Un tableau retrouvé dans un grenier

Ce tableau, Judith et Holopherne, avait été découvert par hasard dans un grenier, il y a cinq ans en 2014. Un habitant de la région toulousaine, monté à cause d'une fuite d'eau au dernier étage de la demeure familiale, était tombé sur ce tableau qu'il n'avait jamais vu, un tableau sali mais bien conservé. 

Contacté, le commissaire priseur toulousain Marc Labarbe a estimé qu'il s'agissait d'un tableau de l'école Caravage et s'est adressé au spécialiste français du maître italien Eric Turquin. C'est lui qui a identifié ce tableau, d'une part en se basant sur des lettres qui décrivent ce Caravage perdu depuis des années, et d'autre part à l'aide d'analyses techniques, d'analyses infrarouges et d'analyses de pigments. Il a aussi recherché l'appui des grands spécialistes internationaux du Caravage.