Une trentaine d'associations montpelliéraines unies contre la précarité menstruelle

Les femmes précaires ont droit à leurs protections hygiéniques ! C'est le message lancé par les 32 associations de la métropole comme le Secours Populaire, Femmes Invisibles ou encore la Croix-Rouge avec le soutien de la Ville de Montpellier et le Département. Début décembre, une première campagne de distribution de protections hygiéniques gratuites était organisée auprès de 2.500 femmes identifiées par les structures. 20.000 protections ont été distribuées lors de maraudes et autres opérations organisées par les associations. 

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Ce chiffre reste encore insuffisant au vu des besoins, alors les associations espèrent pérenniser cette campagne dans le temps. D'autant que la problématique des règles des femmes les plus précaires a été omise jusqu'à maintenant, reconnaît Elsa Robert, coordinatrice de la lutte contre la précarité menstruelle au planning familial de l'Hérault. "On s'est rendu compte que nous, en tant qu'acteur au contact des femmes, la question des règles ne se posait jamais. Par exemple, il y avait certaines associations qui avaient bien imaginé des kits d'hygiène, mais sans y intégrer des produits menstruels dedans". Le projet est donc destiné à rectifier le tir, même si en parler reste toujours un tabou chez les femmes, assure Elsa Robert. 

Un retour vers un parcours de santé

Ce projet ne consiste pas uniquement en une distribution de produits d'hygiènes pour les femmes en grande précarité, il permet également de les amener à renouer avec leur santé et le monde médical. "On va travailler sur une meilleure connaissance de son corps, initier la prise en compte de la douleur, de la régularité des cycles, expliquer peut-être les liens entre une contraception ou une absence de contraception et les règles. Ça veut dire aussi essayer d'accompagner les personnes à venir au planning pour que ces personnes puissent avoir aussi une visite chez un médecin et faire le point. Et puis, l'idée, c'est aussi d'amener à rencontrer une sage-femme ou un gynécologue pour petit à petit, faire en sorte d'avoir un suivi", explique Elsa Robert. Mais la jeune femme "sent qu'il y a de la réticence, parce que les femmes passent toujours en deuxième plan". "Ce n'est pas toujours facile pour elles de prendre soin de leur corps", ajoute-t-elle.

Cinq autres campagnes de distribution de protections hygiéniques auront lieu en 2022. La prochaine sera réalisée courant février. Ces distributions devraient également se développer dans les mois à venir dans d'autres villes comme Béziers et Lunel. Des associations les effectuent déjà mais ce projet permettra de structurer et de faire perdurer ces distributions.