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Six mois après les intempéries, les communes organisent la prévention
Six mois après les inondations, les communes de la CASA s’organisent et poursuivent les travaux pour qu’une telle catastrophe ne se reproduise jamais. Un plan à deux volets : reconstruction et sensibilisation.

Quelques mètres en aval du pont Muratore, à Biot, une poignée d’ouvriers achèvent le chantier de reconstruction et de renforcement des berges de la Brague. A cet endroit, le 3 octobre, l’eau est montée de plusieurs mètres et a abîmé la RD504. La route menaçait de s’effondrer, emportant un poteau EDF. Six mois plus tard, il ne reste plus aucune trace des intempéries.
« Les premiers mois ont été consacré à rouvrir et rétablir les axes d’écoulement sur l’ensemble du bassin versant de la Brague, explique Cédric Cheneval, du SIAQUEBA, le syndicat gestionnaire de l'entretien des cours d'eau du bassin versant de la Brague. Cela a coûté 450 000 euros sur le budget du syndicat. » Les dégâts sont considérables, Biot est l'une des communes les plus touchées. A partir de novembre, le Siaqueba a mené une étude sur la partie plaine du cours d’eau et de ses affluents, pour identifier les parties attaquées par l’érosion issue de la crue.
Après les travaux d’urgence, au lendemain des inondations, le syndicat a pu entamer les projets prioritaires. « Des chantiers soumis à la loi sur l’eau, l’une des plus contraignantes pour réaliser les travaux, précise Cédric Cheneval. En janvier et février, nous nous sommes concentrés sur la partie réglementaire. Les travaux ont réellement débuté en avril. »
Au total, quatre secteurs font l’objet de travaux, sur Biot et Antibes, dont celui en aval du pont Muratore. Pour le renforcement, une stratégie de génie mixte a été privilégiée : un enrochement en pied, puis du génie végétal, une technique qui apporte plus de sécurité en cas de nouvelles crues.
Culture du risque
Les travaux sur les berges de la Brague ne sont que l’un des exemples d’une stratégie plus large, mise au point par la communauté de commune de Sophia Antipolis (CASA) pour prévenir de nouveaux drames. L’autre partie de ce plan repose sur la sensibilisation, afin d’inculquer aux habitants la culture du risque. « Les habitants ont encore du mal à tourner la page, assure Guilaine Debras, maire de Biot. Pour certains, les intempéries sont très présentes, comme si tout s'était passé la semaine dernière. »
A Biot, quasiment tous les dommages sur les bâtiments et les infrastructures ont été réparés. La ville entre désormais dans une phase de communication avec ses habitants. La mairie a ainsi organisé des spectacles de sensibilisation pour les écoliers de Moulin Neuf et elle va installer dans la ville des repères pour matérialiser jusqu’où l’eau est monté, en octobre dernier.
Mais le danger ne vient pas que de l’eau, rappelle Emmanuel Delmotte, maire de Châteauneuf, là où la Brague prend sa source, et président du Siaqueba : risque sismique, risque incendie, risque industriel… pas un seul habitant des Alpes-Maritimes n’est à l’abri, estime l’élu.
Enfin, il faut de la solidarité entre les communes et entre les habitants, insiste Guilaine Debras, également vice-présidente aux risques naturels pour la communauté d’agglo. Bien que Châteauneuf ne soit pas directement concernée par le risque, la mairie a lancé les études pour créer des bassins et des retenues d’eau, contre les crues. La démarche bénéficie aux communes en aval, dont Biot.
A Biot, il ne reste plus que la création du bassin de rétention du Vallon des Hors et la commune aura rempli toutes les préconisations pour éviter de nouvelles inondations, affirme Guilaine Debras. Des travaux qui ne prennent sens que si les affluents de la Brague, notamment la Valmasque, qui remonte jusqu’à Vallauris et à Mougins, font l’objet des mêmes attentions.
« La solution ne peut être qu’intercommunale », résume Guilaine Debras. Ce lundi, les élus de la CASA se réunissent en comité de pilotage pour lancer de nouvelles études et adapter le territoire au risque d’inondation.
"Ce que cette crue nous apprend, c’est que l’on entre dans une autre échelle en ce qui concerne les intempéries. Elle redéfinit ce que nous avions coutume d’appeler des crues centennales. Elles deviendront plus fréquentes et il va falloir apprendre à les gérer." Guilaine Debras, maire de Biot.
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