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Baigneux-lès-Juifs : Didier Robin appelle à mieux répartir les dotations de l'Etat en faveur du monde rural
Comment aider le monde rural ? Comment continuer à faire vivre nos petites communes ? Jean Castex vient d'annoncer une série de mesures. Pour quel résultat ? Le maire de Baigneux-lès-Juifs Didier Robin répond aux questions de France Bleu Bourgogne.
France Bleu Bourgogne : Vous avez un médecin qui est installé depuis un bon moment chez vous. Pour être sûr que quelqu'un viendra prendre sa suite, celaa demande beaucoup de travail ?
C'est vrai qu'il faut commencer à temps, anticiper avec lui, pour savoir dans combien de temps il partira. Ensuite, la communauté de communes du châtillonnais a mis en place un outil, elle va payer les études d'un étudiant en médecine et en contrepartie, il s'engage, cet étudiant, à faire cinq ans dans le territoire du Châtillonnais. Il y a déjà deux jeunes qui sont déjà inscrits.
Vous n'êtes pas pour les obliger à s'installer dans des communes rurales ?
On ne peut pas obliger quelqu'un à vivre à la campagne. Il faut que ça vienne de la personne et c'est là quil faut qu'on se substitue à tous les problèmes que peut rencontrer un médecin, et qu'on essaie de les accueillir au mieux sur notre territoire.
Est-ce qu'un médecin pour 255 habitants et une pharmacie, c'est suffisant pour un bassin de population comme le vôtre ?
C'est suffisant la semaine. Après, ça peut poser des problèmes pour les médecins de garde. Justement à ce sujet, les médecins du Châtillonnais se sont regroupés. On a un numéro commun pour appeler. Donc, du coup, ça peut être un médecin de Châtillon qui descend. Et après, il y a le problème des visites à domicile. C'est vrai que j'entendais SOS Médecins parler. Je pense que notre docteure est à une visite sur deux à domicile. Donc, c'est vrai que ça, c'est important que le médecin généraliste se rende compte qu'il aura besoin de prendre sa voiture et de faire la tournée.
Un village doit vivre aussi avec ces commerces. Là encore, vous êtes quand même un exemple de réussite. Vous avez une petite épicerie, vous avez une boucherie. Un café a ouvert il y a un an. C'est quoi le secret de Baigneux-lès-Juifs ?
C'est lié. à tous les maires qui se sont succédés. Une mairie, ce n'est pas forcément une agence immobilière. Mais c'est vrai que quand un commerce s'arrête, il faut agir. Ca a été le cas pour l'épicerie, par exemple, c'est la commune qui a acheté le fonds et qui a fait une location. Après, c'est le même cas pour le café, après le café ouvert avec l'opération Mille cafés. On a été l'un des premiers. Les bouchers, c'est pareil. Ça fait un an qu'ils se sont installés et on vient de fêter samedi leur premier anniversaire. Donc, après moi, ce que je dis aux gens, c'est qu'ils n'oublient pas la chance qu'ils ont d'avoir tous ces commerces de proximité. C'est vrai que pendant les confinements, ça a bien marché, mais là, on se rend compte que nous, on a tous un élan de liberté et qu'on retourne peut-être à nos habitudes d'avant.
Il y a vraiment besoin d'une implication des pouvoirs publics ?
On est obligés d'aider. On est obligé de suivre avec l'opération Mille cafés. C'est vrai qu'ils ont formé quelqu'un. Il y a un suivi. Il y a un accompagnement qui se fait jour après jour. Mais après, c'est possible uniquement si la commune fournit le local, on a un loyer qui est vraiment adapté pour lancer un commerce.
Est-ce que parmi les annonces de Jean Castex, vous avez l'impression que c'est cet élan là qui a été mis en avant ?
Oui. Après, c'est une annonce grand public. Ce que les maires des petites communes disent au gouvernement, c'est qu'on a la moitié des dotations de l'Etat comparé à un habitant de Dijon. Un habitant de Dijon, il va avoir 120 euros et un habitant en campagne, on va avoir 60 euros. Donc, si on veut que les communes investissent, il faut qu'il y ait plus de dotations. Et l'argent, on l'utilisera intelligemment. Nous aussi, on a des infrastructures, on a des routes. Et les confinements successifs nous ont montrés qu'il fallait des choses locales et il va falloir qu'on développe cela au maximum.