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- PHOTOS - Sur les chantiers rochelais du bâtiment, la reprise est "massive"
PHOTOS - Sur les chantiers rochelais du bâtiment, la reprise est "massive"
Le paysage de La Rochelle est actuellement hérissé de grues. A l'arrêt au début du confinement. Depuis quelques jours, de nombreux chantiers reprennent. C'est une demande du gouvernement, difficile à appliquer. Les mesures barrière contre le Covid-19 rallongent les délais et risquent de coûter cher.

C'est un secteur que le confinement avait mis complètement à l'arrêt : les chantiers du bâtiment repartent dans notre région. Une reprise "massive", assure même la fédération du bâtiment en Charente-Maritime.
C'est une demande du gouvernement, difficile à mettre en oeuvre, en raison de la sécurité sanitaire, la mise en place de nombreuses mesures contre les gestes barrières. Le secteur manque encore de masques et autres équipements de sécurité. Et les ouvriers doivent être moins nombreux sur les chantiers.
Protocoles éprouvants
Mercredi matin, sur un chantier rochelais. Masque en tissu sur le nez, Alexandre fait une pause lavage de mains, grâce au lavabo récemment installé à l'entrée du chantier : "toutes les deux heures, comme prévu sur le protocole" assure ce plombier affairé à installer des canalisations dans le sous-sol. En se pliant tant bien que mal aux nouvelles règles. "Ce n'est pas évident, surtout à cette période où il commence à faire chaud, porter le masque nous fatigue un peu."
Déjà deux semaines que ce plombier a repris le travail. Pour Justine, apprentie peintre occupée au premier étage, ça ne fait que trois jours, "et c'est très dur ! Physiquement, après un mois et demie d'arrêt, on douille. On a mal partout, on a du mal à se réveiller. C'est problématique."
De la musique pour faire passer l'isolement
Justine elle aussi porte un masque "qui fait très mal derrière les oreilles, mais c'est pour le bien de tous". Et travaille désormais toute seule, sans collègue dans la même pièce : "tous, on a ressorti nos enceintes, on met de la musique pour essayer de faire passer le temps plus vite."
Une douzaine d'ouvriers seulement sont à l'ouvrage, contre une trentaine normalement. A ce rythme-là, forcément, impossible de tenir les délais, reconnaît le responsable de la peinture, Kevin Da Silva :
En sachant qu'on travaille avec un effectif restreint, dans des conditions particulières, on ne pas avoir la même cadence. On s'adapte..." - Kevin Da Silva.
Plusieurs mois de retard
Nous assistons aux finitions sur un bâtiment érigé par le promoteur Réalités. 38 logements livrables initialement cet été, mais le chantier a été arrêté presque un mois. Il reprend avec des aménagements.
Nicolas Violain, responsable de l'agence rochelaise, Nicolas Violain, nous fait visiter les lieux : "nous sommes dans le sous-sol, où se trouve le réfectoire. On a mis des espacements réglementaires entre les chaises, pour que les compagnons puissent se restaurer le midi, tout en respectant les distances."
"C'est chiant !"
Comme pour le reste, cela nécessite de limiter la présence humaine. "C'est chiant", lâche spontanément Jean-Hughes, qui travaille aux aménagements extérieurs avec deux collègues. Et il a du mal à prendre le pli : "Avec tous ces gestes barrières, ont perd un peu l'ambiance. Chacun travaille de son côté, en ne pensant qu'à la sécurité. D'habitude on mangeait ensemble. Et là, c'est fini, pas le choix."
La crise sanitaire amène aussi plus de solidarité, tempère son collègue Christian : "même nous, entre collègues. Tu n'as pas de gants ? Je t'en donne ! Ça, on ne l'avait peut-être pas avant."
Quel surcoût ?
Des équipements de sécurité financés à parts égales entre promoteur et entreprises. Nicolas Violain se refuse pour l'instant à chiffrer le surcoût global. Qui espère faire remonter progressivement la cadence : "aujourd'hui, on ne peut pas être à 100%".
L'occupation du moment : retrouver des équipements de protection, que les artisans ont massivement offerts aux personnels soignants en début de confinement. La fédération du bâtiment de Charente-Maritime espère une grosse livraison début mai.
Services d'urbanisme fermés
Autre priorité du promoteur Réalités : limiter d'autres retards, pris sur l'instruction des permis de construire. "Dans les mairies, les services ne peuvent pas télé-travailler", regrette Nicolas Violain, qui fait plancher architectes et bureaux d'études, sans savoir si leurs projets sont validés. Une réouverture rapide est vivement souhaitée, parce qu'"on doit vraiment recommencer à travailler en amont des opérations."
Le secteur du bâtiment est bien sûr très inquiet de l'avenir. Sa chance en Charente-Maritime : rester sur deux belles années, qui ont regonflé les trésoreries des entreprises.
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