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Confinement à Lourdes : des saisonniers désespérés au point d'entamer une grève de la faim
Ils étaient plus de 200, rassemblés ce samedi après-midi à Lourdes (Hautes-Pyrénées) pour demander, au moins, une année blanche. Plus de 500 saisonniers sur les 2 344 que compte la ville n'auront plus droit au chômage avant Noël. Et ils n'ont pas pu travailler depuis le début de l'épidémie.

Plus de 200 saisonniers, quelques cafetiers, hôteliers, restaurateurs et élus du conseil municipal se sont rassemblés ce samedi après-midi à Lourdes (Hautes-Pyrénées) pour alerter sur la situation, "historiquement dramatique" d'après le maire Thierry Lavit, de la ville depuis le début de l'épidémie. Vidée de ses pèlerins, elle a déjà perdu 92 % de son activité cette année. Avec en première ligne les 2 344 saisonniers de la 2e ville hôtelière de France.
J'ai décidé de m'engager dans une grève de la faim. C'est le dernier moyen à ma portée. Je suis maman et je veux pouvoir regarder ma fille dans les yeux sans honte.
Le rassemblement était organisé par l'Association des saisonniers de Lourdes et de la Vallée, fondée pendant la crise Covid. Tour à tour, des adhérents ont pris la parole : "Nous sommes là pour défendre notre dignité. Où est passé le 'quoi qu'il en coûte' du président de la République ? Quelle case devons-nous cocher lorsque nous nous retrouvons à devoir dormir dans notre voiture ?" Puis la présidente de l'association, Axelle Richardson, prend la parole : "J'ai décidé de m'engager dans une grève de la faim. C'est le dernier moyen à ma portée. Je suis maman et je veux pouvoir regarder ma fille dans les yeux sans honte." Elle fond en larmes. Ses collègues, choqués, aussi.
Plus de 500 saisonniers n'auront plus droit au chômage avant Noël
À cause de la crise, la plupart des saisonniers n'ont pas pu travailler depuis octobre 2019, soit la fin de la saison dernière. 125 d'entre-eux sont donc arrivés en fin de droit au chômage, plus de 500 y seront avant Noël. L'Association des saisonniers a installé une banque alimentaire dans un local prêté par la mairie et accueille de plus en plus de monde. "Au moins quarante familles viennent régulièrement chercher des denrées. Certains ont dû déménager, se regrouper dans un seul logement. Nous avons tous le frigo vide, regrette le vice-président de l'association, David Forniès. Personnellement je suis en fin de droit au chômage je ne peux même pas toucher le RSA car on se base sur l'année précédente, or j'ai travaillé à cette époque l'année dernière. Je dois donc attendre trois mois pour pouvoir le toucher. Bref, nous sommes dans une situation catastrophique."
Les saisonniers demandent à l'État une année blanche
Quelques cafetiers, hôteliers et restaurateurs étaient aux côtés des saisonniers. Pour alerter, aussi, sur l'état de leur trésorerie. "Je suis là par solidarité. Je n'embauche que des saisonniers et cette année, je n'ai pu prendre personne", regrette Pierre Mendiondo, patron d'un bar boulevard de la Grotte. "Cette année j'ai perdu 85 % de mon chiffre d'affaire. L'avenir est très inquiétant. Il fallait être là pour montrer que nous avons envie de vivre."
Le maire de Lourdes, Thierry Lavit, était également présent. Entouré de son équipe municipale, il a réaffirmé qu'il était là pour eux, et faisait "tout son possible, dans la discrétion, en contact permanent avec le préfet Rodrigue Furcy, pour faire bouger les choses". Il promet également d'aider les familles à pouvoir fêter Noël avec leurs enfants. Les saisonniers espèrent obtenir de l'État une "année blanche", c'est à dire que leurs droits au chômage soient prolongés d'un an. "La ministre du Travail Élisabeth Borne a invité les stations de ski à embaucher des saisonniers pour qu'ils soient au chômage partiel. Il est bien dommage qu'elle n'y ait pas pensé, en mars, pour nous !"
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