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A Orléans, les discothèques craignent de mourir dans l'indifférence générale
"Sauvons la nuit !" : c'est le cri du cœur des gérants et des salariés des discothèques qui se sont rassemblés ce matin à Orléans devant la préfecture. 7 mois de fermeture, aucune date de réouverture en vue, des aides de l'Etat qui ne couvrent pas toutes les charges : le moral est au plus bas.

Ils ne se cacheront pas pour voir mourir leur établissement. Ce mercredi matin, une trentaine de gérants et salariés de boîtes de nuit se sont rassemblées devant la préfecture du Loiret à Orléans pour faire part de leur inquiétude et même de leur désarroi.
Des aides insuffisantes et qui tardent à être versées
Cela fait 7 mois que leurs établissements sont fermés. "Honnêtement, au début, on prenait ça un peu à la légère en se disant : bon, ça va rouvrir bientôt, témoigne Franck Lemaire, le gérant de la discothèque "Le Sept" à Chaingy, qui avait déjà organisé une action de sensibilisation en juin dernier sur le parking de son établissement. Mais là, on en est déjà à 7 mois de fermeture, sans aucune perspective de réouverture, la situation devient critique et le moral en prend franchement un coup."
Cet été, le gouvernement a certes mis en place une aide pouvant aller jusqu'à 15 000 € par mois pour juin, juillet et août ; ce dispositif doit être prolongé jusqu'à la fin de l'année. Mais les versements sont très lents et ne suffiront pas, estiment les professionnels. "Moi, je n'ai toujours pas reçu cette aide, précise Franck Lemaire, et pendant ce temps, les loyers tombent, les assurances tombent, et en tant que gérant de discothèque, je n'ai même pas le droit au chômage ! Aujourd'hui, il faut vraiment nous aider à vivre ou plutôt à survivre."
Même les discothèques les plus emblématiques sont aujourd'hui menacés. Ainsi, le "George" à Orléans, place du Châtelet, fondé en 1977. Patrick Bonnefon y emploie 18 salariés, tous au chômage technique. "C'est dramatique, parce que derrière, il y a toute une filière qui travaille d'ordinaire avec nous : les boissons, l'événementiel... Alors, oui, l'Etat a annoncé des aides mais ça ne couvre pas la totalité de nos charges fixes et nous, les chefs d'entreprise, ça fait 7 mois qu'on n'a pas de salaire ! On nous interdit de travailler et d'un autre côté, on nous laisse la tête sous l'eau..."
300 discothèques ont déjà déposé le bilan en France cette année
Mais comment rouvrir dans le contexte sanitaire actuel ? "On est des professionnels, on est tout à fait capable de gérer un protocole, pourvu qu'il ne soit pas inapplicable, répond Patrick Bonnefon. C'est sûr que c'est si pour rouvrir avec une jauge si réduite que ça nous empêche d'être rentables... Mais en même temps, on sait qu'il y a des fêtes privées et des mariages où les gens ne respectent pas les gestes barrières, on est en pleine hypocrisie. C'est : ou tout le monde dans en France, ou personne ne danse !"
Sans solution en vue, certains craignent de devoir mettre la clé sous la porte. Selon l'UMIH (l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) sur 1 800 discothèques en France, 300 ont déjà déposé le bilan. Aucune, semble-t-il, parmi les 50 boîtes de nuit recensées en région Centre-Val-de-Loire, "mais certains ne vont pas s'en remettre", prédit Patrick Bonnefon. "C'est malheureux, parce qu'on représente un peu le côté festif de la France", conclut Franck Lemaire.
La députée Stéphanie Rist "aux côtés des patrons de discothèques"
La députée LREM du Loiret Stéphanie Rist affirme "continuer à soutenir les patrons de discothèques", et travailler en lien avec le cabinet du ministre délégué auprès du ministre de l'économie Alain Griset pour que les aides pouvant s'élever jusqu'à 15000 euros puissent être perçues par les patrons de boites de nuit. Mais la députée ne se dit pas favorable à une réouverture de ces établissements "en ce moment", à cause du risque sanitaire qui va en augmentant.
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