À Rennes, l’exaspération et l'incompréhension après les dégradations en marge de l'acte 12 des gilets jaunes
Après les dégradations dans le centre-ville de Rennes lors de la manifestation du samedi 02 février, la Ville demande l'activation d'un fonds d'indemnisation pour les commerçants. Les stigmates sont encore bien visibles, des dizaines de vitrines ont été brisées.
"C'est du grand n'importe quoi, on ne résout pas les problèmes par la violence, je ne comprends pas qu'on puisse laisser faire". C'est l'incompréhension, mêlée à de la colère qui règne dans les rues rennaises. Les stigmates des débordements en marge la manifestation de samedi 02 février sont bien visibles. Tags insultants, vitrines éventrées, panneaux de bois en guise de protection. Beaucoup de passants s'arrêtent pour regarder ce spectacle.

Certains immortalise d'ailleurs ces traces de la violence. C'est le cas de Jérémy qui est descendu de son vélo pour prendre une photo. Il "n'est pas pour la violence, mais comprend parfaitement." Pour lui, ces attaques sont ciblées notamment contre "les banques qui détruisent tout, les gens et la planète."

Des arguments difficilement compréhensibles pour Martin Giboire, directeur de l'agence immobilière du même nom rue Jules Simon, dont les vitrines ont été toutes détruites lors de l'acte 12 des gilets jaunes. "Nous sommes une agence immobilière, à côté il y a une boutique de lingerie et un opticien qui ont été vandalisés. Ça n'a rien à voir avec le mouvement" confie-t-il.
Lui et ses employés ont vu une dizaine d'individus s'acharner sur les vitrines. Un pétard à même été jeté à l'intérieur de l'agence. "Deux de mes salariés sont aujourd'hui encore très choqués par les événements".
Mais outre les conséquences morales, il y a les conséquences économiques. "C'est la troisième fois que notre agence est prise pour cible, à chaque fois c'est des dizaines de milliers d'euros de réparations" explique-t-il. Exaspéré, il menace, comme beaucoup d'autres commerçants de Rennes, de quitter le centre-ville et de s'installer en périphérie de la capitale bretonne.

Pour répondre à la colère des commerçants, la Ville de Rennes en appelle à l'Etat. Via un communiqué, l'adjoint au maire Marc Hervé demande l'activation d'un fonds d'indemnisation pour les commerçants. Une aide déjà mise en place lors des manifestations contre la Loi Travail au printemps 2016, émaillées elles aussi par des dégradations dans le centre-ville de Rennes.