À Rouen, les "gilets jaunes" préparent la manifestation du 17 novembre
À quelques jours 17 novembre, date fixée par des citoyens en colère pour bloquer les villes de France, les gilets jaunes s’organisent. Une centaine d’entre eux se sont retrouvés au Grand-Quevilly (76) ce week-end pour organiser la mobilisation de samedi dans l'agglomération rouennaise.

Le 17 novembre approche. Une date qui devrait rester dans les mémoires. C’est en tout cas le souhait de ceux que l’on appelle "les gilets jaunes" partout en France. Ces citoyens dénoncent la hausse du prix du carburant et prévoient de bloquer les routes, les rues, les ponts, les péages et les ronds-points du pays.
Les lieux de blocage encore inconnus
Pour s’organiser, chaque ville possède sa propre page Facebook. En Seine-Maritime et dans l’Eure, une vingtaine de pages se sont ouvertes en quinze jours seulement. Sur Facebook, le groupe « Blocage national Rouen » compte près de 3.600 membres.
Certains d’entre eux, une centaine, se sont donnés rendez vous samedi 10 novembre sur le parking d’un cinéma au Grand-Quevilly. Débats, échanges, discussions autour de la mobilisation, tout y passe. Tout, sauf les points de blocage. « On garde ça pour nous, au moins jusqu'à vendredi, raconte Sandy, l'une des administratrices du groupe. Il faut éviter de se faire devancer ou griller. Il ne faut pas que la police prépare quelque chose pour nous déloger.» Même si les rumeurs parlent du rond-point des Vaches, du pont Mathilde et du Pont Flaubert, rien n’est confirmé.
Pour les horaires et le début de la mobilisation même chose, les administrateurs ne veulent pas trop en dire : « Entre 6h et 9h ». La-aussi, tout sera dévoilé vendredi soir.
Chacun est responsable de ce qu'il dit et de ce qu'il fait - Sandy, administratrice de la page "Blocage national Rouen"
En colère et déterminés , les "gilets jaunes" n’en restent pas moins pacifiques : « On ne compte pas bloquer tout le monde, c’est un mouvement citoyen et responsable, explique Sandy à la petite foule rassemblée devant elle. Par exemple, une voie sera libre sur les routes pour laisser passer les secours. » S'il y a des débordements, les administrateurs sont protégés : « On n’a pas déclaré la mobilisation à la préfecture. Il s’agit simplement d’une désobéissance civile. Chacun est responsable de ce qu’il dit et de ce qu’il fait. »
S'organiser pour amener des vivres sur place
Une fois les règles du jeu bien claires, les "gilets jaunes" présents ce samedi se répartissent en plusieurs groupes pour faire connaissance avant le jour J. Chaque groupe bloquera un point spécifique et peut maintenant s’organiser pour amener des vivres sur place : « Des gobelets, des chips, ce que vous voulez, conseille Sandy avant de conclure : à vous de communiquer maintenant. Par SMS par téléphone, par mail, mais pas Facebook. »

Fin de réunion. Les manifestants repartent en voitures dans un concert de klaxons. Gilets jaunes sur le tableau de bord, les véhicules se suivent alors pour une opération escargot improvisée.