Airbus fait voler les jeunes des quartiers à Muret

Un ballet continu ce lundi à l'aérodrome de Muret, au sud de Toulouse. Toute la matinée, les petits avions quatre places ont décollé et atterri avec des collégiens à leur bord. Ils sont 46 à avoir volé au total, certains pour la première. Ces jeunes de 4e et de 3e viennent tous de collèges toulousains du réseau d'éducation prioritaire, Georges Sand et Stendhal dans le quartier Bagatelle et le collège de Bellefontaine.

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Au-delà des baptêmes de l'air, ils ont pu tester aussi des simulateurs de vol, découvrir des ateliers sur la maintenance aéronautique ou sur les premiers secours. Cette journée spéciale était réservée aux élèves qui participent au "Airbus Flying Challenge", un programme de parrainage, qui permet à des collégiens volontaires d'être suivis toute l'année par des salarié d'Airbus, volontaires eux aussi. Ces salariés rencontrent leurs filleuls au moins une fois par mois, pour les aider dans leur orientation, pour leur donner des conseils sur leur CV, pour des stages. C'est une belle expérience pour Fabrice Mirc, informaticien chez Airbus qui est devenu parrain pour la première fois.

Au moins une fois par mois, nous nous rencontrons avec mon filleul pour échanger sur son orientation scolaire et ce qu'il aimerait faire comme métier plus tard - Fabrice Mirc, un des parrains

Depuis qu'il a été lancé en 2012, ce Flying Challenge d'Airbus a permis d'accompagner 618 collégiens, à Toulouse, mais aussi à Paris, en Espagne et aux Etats-Unis. Le but est surtout d'ouvrir l'horizon de ces jeunes pour Andrea Debbane, la déléguée général de la fondation Airbus. Les parrains peuvent apporter une autre écoute à des jeunes issus de milieux souvent défavorisés. Elle affirme que le but n'est pas forcément de créer chez ces jeunes des vocations dans l'aéronautique.

Certes, avec leurs parrains, ces jeunes sont amenés à un moment à découvrir les métiers de l'aéronautique, mais les parrains sont là aussi pour les aiguiller vers d'autres secteurs, en fonction des personnalités. Il y a même assez peu de jeunes qui se découvrent, avec ce programme, une vocation aéronautique, mais il y a quelques exemples, comme Ulricka du collège Stendhal.

J'avais envie de faire infirmière. Maintenant je n'ai plus envie. Je veux être peintre aéronautique, un métier que je ne connaissais pas. J'ai été chez Airbus pour la première fois en 4e et c'est là que j'ai découvert ce métier - Ulricka, 15 ans

Ulricka a pu depuis échanger avec sa marraine sur la formation nécessaire pour arriver à ce poste et elle sait que c'est accessible avec un bac pro. Mais cet exemple reste tout de même assez exceptionnel. Ce que la plupart des élèves retiennent surtout de ce Flying Challenge,  c'est la rencontre avec un adulte qui vient d'un univers très différent du leur.