Amazon à Fontaine : le document qui prouve l'arrivée du géant américain
Selon le site factuel.info, c'est bien le géant Amazon qui va s'implanter sur l'aéroparc de Fontaine. Le média en ligne a mis la main sur "une preuve irréfutable" : une annexe du permis de construire. Explications.
"Nous apportons la preuve irréfutable que c'est bien l'entreprise Amazon qui va s'implanter à Fontaine". Après le quotidien Libération, le site factuel.info, un média en ligne indépendant, qui propose enquêtes et reportages sur la Franche-Comté, annonce ce vendredi, preuve à l'appui (lien vers article payant), que les travaux en cours sur l'aéroparc de Fontaine, dans le Territoire de Belfort, visent bien à accueillir une plateforme logistique de 76.000 m² pour Amazon, le géant américain.
Le site renvoie vers une annexe du permis de construire déposé par la société Vailog, et que nous avons pu également consulter (voir PDF en bas de page). Après une recherche sur l'interface du document, c'est bien, en effet, le nom d'Amazon qui apparaît. Petite subtilité : si le mot Amazon n'est pas visible à l’œil nu sur le document original, il suffit de réaliser un jeu de copier-coller sur une page blanche pour le voir apparaître (voir démonstration d'écran ci-dessous).
Le terme Amazon a été mal effacé, mal caviardé, ça ne fait aucun doute
Pour le journaliste Guillaume Clerc, à l'origine de ces révélations, "ça prouve que le permis de construire comportait au moins ces deux mentions du client final qui est Amazon et qu'on ne retrouve pas, ni dans l'enquête publique, ni dans les études d'impact etc... mais ça prouve qu'Amazon est bien derrière ce projet depuis le début, depuis la rédaction du permis de construire". Dans le document, seule la mention "projet Citadelle" apparaît.
"En effectuant une recherche sur le mot-clé 'Amazon', on tombe sur deux occurrences" - Guillaume Clerc
Le média rappelle encore que ces documents, publics, sont accessibles sur le site de la préfecture du Territoire de Belfort, qui a étudié le dossier et signé mercredi un arrêté portant autorisation environnementale pour l'aménagement de l'Aéroparc de Fontaine, où sera installée la plate-forme.
C'est du James Bond (Damien Meslot)
"C'est du James Bond", a raillé Damien Meslot, président LR du Grand Belfort et maire de Belfort, favorable à l'installation de cette plate-forme et qui n'a pas voulu confirmer l'identité du client final. "Je discute avec Vailog", a-t-il déclaré. "En tant qu'élu, ce qui m'importe, c'est qu'on crée de l'emploi et de la richesse sur mon territoire". La plate-forme devrait générer selon lui plus d'un millier d'emplois d'ici 2021, a-t-il ajouté.
Déjà deux recours administratifs
L'arrivée d'Amazon à Fontaine n'a encore jamais été confirmée par Damien Meslot. Mais le projet de plateforme logistique à Fontaine suscite, depuis le début, de vives critiques.
Deux recours ont d'ailleurs déjà été déposés devant le tribunal administratif. Le premier, dirigé contre le permis de construire de Vailog, a été déposé par deux associations de défense de l'environnement.
Le second, porté par trois communes voisines de l'aéroparc (La Rivière, Angeot et La-Chapelle-sous-Rougemont), ainsi que deux associations de riverains, vise l'autorisation d'exploiter la plateforme.
Le maire de Belfort ment depuis un an sur ce dossier (Bastien Faudot)
Suite à ces révélations, Bastien Faudot, conseiller municipal et départemental d'opposition GRS (Gauche républicaine et socialiste) à Belfort, demande une nouvelle fois, à ce que "la transparence soit faite dans ce dossier".
"Depuis un an, le président du Grand Belfort ment à ceux qu'il est censé représenter, et il insulte ceux qui disent la vérité. Par ce fait, il se fait complice de la multinationale américaine en organisant le secret dans cette affaire. Or il y a un débat légitime : Amazon ne paye pas ses impôts en France, détruit le commerce local, et génère de nombreuses nuisances pour les riverains. Et ça, que Damien Meslot le veuille ou non, on va en parler".
"Compte tenu de l’opacité avec laquelle ce dossier est conduit depuis le départ, je demande que la transparence soit faite dans cette affaire, que le représentant de l’Etat assure qu’un débat public contradictoire ait enfin lieu, et qu’on réfléchisse à l’organisation d’un référendum local", écrit Bastien Faudot dans un communiqué.