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Annulation de la Foire de Saint-Étienne : "celui qui décide doit payer" selon Laurence Bussière
Laurence Bussière, la directrice de Saint-Étienne Évènements dénonce l'injustice de l'annulation de la Foire de Saint-Étienne à quelques jours de l'ouverture prévue ce vendredi.

Comment cette décision d'annuler a-t-elle été prise, comment vous l'avez vécue ?
C'est un coup de massue. Parce que nous sommes professionnels et que nous nous étions assurés, avec un travail renforcé avec les autorités préfectorales, de se donner les moyens d'ouvrir la Foire en toute sécurité. Il a fallu une annonce ministérielle pour découvrir que la Foire n'était plus viable alors que tout avait été mis en œuvre sur les territoires pour pouvoir tenir cette Foire.
Une jauge à 1000 personnes pour la Foire, ce n'est pas viable ?
Il faut savoir que la Foire se déroule sur 40.000 mètres carrés 1000 personnes c'est une personne tous les 40 mètres carrés. C'est une blague non ?
Vous dites "on nous a coupé les bras"...
Oui, on est forcément en colère. On est en colère parce que la Foire de Saint-Étienne c'est le premier rendez-vous économique de Saint-Étienne depuis 72 ans qu'elle se tient. On a choisi, en toute sécurité, de faire partie de ce maillon de redémarrage de l'économie. Il y a 220 exposants qui étaient avec nous qui nous ont fait confiance parce qu'ils avaient besoin de travailler. Nous aussi on a besoin de travailler. Et on s'est engagés dans ce processus de commercialisation de la Foire et d'organisation de la Foire. L'annuler à deux jours de son ouverture, c'est la pire des situations. Puisque toutes les charges et tous les frais sont engagés. Et il n'y a pas de recettes.
Donc ce n'est pas un redémarrage économique, c'est un fiasco économique. Et maintenant, cette colère, qui nous donne de l'amertume, il va falloir savoir qui la finance. Quand on est responsables et qu'on explique qu’aujourd’hui la crise sanitaire va être gérée au niveau des territoires, alors on tient sa parole. Et au niveau des territoires, on était en phase avec l'ensemble des autorités pour pouvoir tenir la Foire en toute sécurité.
Depuis le mois de mai qui travailliez sur cette Foire, avec un protocole sanitaire très strict qui avait été mis en place, en lien avec la Préfecture, vous êtes tombez des nues mercredi soir en comprenant que ce ne serait plus possible ?
Qui choisit ? Qui gère cette crise sanitaire ? Les territoires ou l'autorité ministérielle ? Si c'est l'autorité ministérielle et que son choix c'est que l’événementiel n'existe plus, alors qu'on le dise. Nous, on veut juste faire notre travail. On voulait juste faire redémarrer l'économie. Il y a 220 exposants dont beaucoup réalisent entre 20 et 50% de leur chiffre d'affaire annuel sur la Foire. Ils ont fait leurs commandes, ils ont monté leurs stands, ils ont engagé énormément de frais pour pouvoir participer à cette Foire.
Alors comment ça se passe pour eux ? Ils seront remboursés ? Qui paie ? Il y a des assurances ?
Il n'y a pas d'assurance. Qui paie... celui qui décide doit payer. Le gouvernement doit être responsable de ses décisions. On ne peut pas nous laisser nous engager dans des frais aussi colossaux et nous couper les bras.
Vous allez saisir la justice ? Il y a des recours ?
Avant de saisir la justice, on demande formellement à ce que soit créé un fond de soutien aux évènements et particulièrement aux foires qui sont annulées. Ce n'est pas la seule. Il y a eu la foire de Lyon, la même semaine, il y a eu la foire de Toulouse dès le lundi, c'est bien pour ça que nous étions proches territorialement de la Préfecture. Parce que justement on est responsables. On ne voulait pas s'engager sans être assurés d'être dans les bons marqueurs et de pouvoir tenir cette Foire. On n'a pas pris ce risque là. Maintenant, effectivement, entre mardi dernier et mercredi soir, ce n'est plus la même voix qui parle. Alors à un moment donné, celui parle doit assurer les conséquences économiques.
Est-ce qu'il y a un sentiment d'injustice notamment par rapport aux centres commerciaux qui ne sont pas soumis aux mêmes règles ?
Ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité. Je suis ravie que les centres commerciaux fonctionnent. On a besoin d'échanges, on a besoin d'économie. Donc tant mieux. C'est bien que les centres commerciaux fonctionnent. Mais quelle est la différence entre venir faire ses achats sur la Foire de Saint-Étienne qui a un protocole sanitaire exemplaire et aller faire ses achats dans une grande surface ou dans un centre commercial ? Moi je me félicite de la réussite de Steel. 136.000 visiteurs en 6 jours. Et ce n'est pas un cluster. Et il n'y a pas le protocole sanitaire qu'on a mise ne place. Bravo à Steel. Mais qu'est-ce qu'on a fait nous ? Pourquoi être interdits, nous ?
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