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Assurance chômage : ce qui change pour les chômeurs ce 1er décembre
Le dernier volet de la controversée réforme de l'assurance chômage, durcissant l'accès à l'indemnisation, entre en vigueur ce mercredi 1er décembre. Il faudra avoir travaillé six mois au lieu de quatre pour bénéficier d’une indemnisation.

Après le nouveau mode calcul de l'allocation, le 1er octobre, le dernier volet de la réforme de l'assurance chômage, durcissant l'accès à l'indemnisation, entre en vigueur ce mercredi. Il faudra désormais avoir travaillé six mois au cours des 24 derniers mois, contre quatre actuellement (36 mois pour les plus de 53 ans) pour ouvrir ses droits à l'indemnisation chômage. Cette mesure concerne les salariés dont le contrat prendra fin après le 1er décembre.
Cette mesure, déjà appliquée de novembre 2019 à juillet 2020 avant d'être suspendue en raison de la crise, était soumise à une clause de "retour à meilleure fortune" : une baisse de 130.000 chômeurs sur six mois et 2,7 millions d'embauches de plus d'un mois en cumul sur quatre mois. Selon le ministère du Travail, ces conditions ont été remplies au 1er octobre, avec 239.000 demandeurs d'emplois (catégorie A) en moins et 3,28 millions d'embauches.
Les jeunes et saisonniers pénalisés selon l'Unédic
Voulue par Emmanuel Macron, reportée en raison de la crise sanitaire, la contestée réforme de l'assurance chômage doit permettre de réaliser 2,3 milliards d’euros d’économies par an et a pour objectif affiché de lutter contre la précarité, en limitant le recours aux contrats courts et en ouvrant le droit au chômage aux salariés démissionnaires souhaitant monter un projet ainsi qu’aux indépendants.
Mais selon une étude d'impact de l'Unédic réalisée en avril, ce passage à six mois conduira au cours de la première année d'application à retarder l'ouverture de droits à 475.000 personnes, notamment des jeunes ou des saisonniers qui multiplient les contrats courts (CDD ou mission d'intérim), souvent avec le même employeur. "C'est très injuste, cette mesure va principalement pénaliser les jeunes", déplore notamment Marylise Léon (CFDT), interrogée par l'AFP.
Pour la ministre du Travail Elisabeth Borne, "le recours aux contrats courts est un phénomène largement indépendant de la conjoncture" et est dû à des "habitudes des acteurs" qu'on peut modifier en jouant sur les paramètres de l'assurance chômage. "La durée minimale d'emploi ouvrant droit à l'assurance chômage influence directement la durée des contrats proposés par les employeurs", a-t-elle affirmé lors d'une audition en juin au Sénat, ce que ne croient guère les syndicats.
Dégressivité de l'allocation chômage
La dégressivité de l’allocation-chômage pour les personnes de moins de 57 ans dont le salaire dépassait 4.500 euros brut par mois interviendra désormais plus tôt : au bout du septième mois contre neuf actuellement. Les personnes concernées qui ouvrent leurs droits au chômage le 1er décembre verront donc leur indemnité diminuer à partir de juin 2022.
Cette mesure, qui concernera moins de monde (60.000 en 2022 selon l'Unédic) est jugée "démagogique" et "inefficace" par le syndicat des cadres CFE-CGC, en pointe sur le dossier. "La France est un des seuls pays à être aussi généreux pour les hauts salaires en matière d'indemnisation", répond Elisabeth Borne. Le Conseil d'État n'avait, dès novembre 2020, rien trouvé à redire, ni sur la dégressivité, ni sur l'ouverture des droits, jugeant légitime pour l'État de fixer des seuils, au grand dam des syndicats.
Ceux-ci attendent encore dans les prochains jours, mais sans grand espoir, la décision sur le fond de la plus haute juridiction administrative sur la réforme du calcul de l'allocation chômage. Mais, comme la rapporteure publique a rejeté les arguments syndicaux lors de l'audience publique, "c'est mal barré", reconnaît Denis Gravouil (CGT).
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