Bilan des soldes nuancé à cause du Covid-19 : la Confédération des commerçants demande le maintien des aides
Les soldes d'hiver s'achèvent ce mardi 2 mars, après avoir été repoussés puis exceptionnellement rallongés de deux semaines par le gouvernement en raison de la crise sanitaire. Le bilan est très variable selon les villes. La Confédération des commerçants de France demande le maintien des aides.
Décalés puis rallongés de deux semaines en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, les soldes d'hiver se terminent ce mardi 2 mars. Et le bilan s'apparente cette année à une carte météo : beau temps pour les uns, ciel gris pour les autres.
Bilan des soldes très satisfaisant pour certains...
A Caen par exemple, les commerçants essayent encore de comprendre pourquoi leurs soldes ont aussi bien fonctionnés en centre-ville, malgré le couvre-feu. Certaines boutiques sont au même niveau qu'en février de l'an dernier, d'autres ont même vendu plus. Pour Sylvie Orcier, la présidente des Vitrines de Caen, l'association de commerces indépendants du centre-ville, il y a une principale explication à cet engouement : la fermeture des centres commerciaux une grande partie des soldes. Et puis il y a aussi la météo, clémente, "l'envie de se faire plaisir" en cette période morose et l'argent mis de côté par certains ménages, faute de pouvoir le dépenser dans les loisirs.
Dans le centre-ville de Nantes aussi, le bilan est globalement satisfaisant. "On est content", confirme le responsable d'une boutique de prêt-à-porter. La plupart des commerçants sont parvenus à liquider leurs stocks et à renflouer leurs trésoreries. "Mais attention, nuance Olivier Dardé, président de l'association plein centre. Cette hausse de l'activité ne veut pas dire que les commerçants sont parvenus à dégager de grosses marges. Notamment les indépendants, qui ont un prêt garanti par l'état à rembourser ou un loyer à payer."
... beaucoup plus décevant pour d'autres
Mais ce n'est pas partout pareil. A Châteauroux, à Clermont, à Limoges, à Amiens et à Orléans, le bilan n'est pas catastrophique mais mitigé. Entre le couvre-feu et le télétravail, le résultat n'est finalement "pas si mal" résume la gérante d'une maroquinerie de Châteauroux. Le prolongation de deux semaines a fait du bien à certains tiroirs caisses.
La fermeture à 18 heures a eu un impact sur les volumes de vente - Romuald Catoire, le président de la fédération lilloise du commerce.
Mais dans d'autres villes, le bilan n'est pas bon du tout. A Lille par exemple, les clients n'étaient pas aussi nombreux qu'espérés. "Pour beaucoup de commerçants, une part importante du chiffre d'affaires se réalise entre 16 heures et 19 heures donc la fermeture à 18 heures a eu un impact sur les volumes de vente", explique Romuald Catoire, le président de la fédération lilloise du commerce. Certains constatent, à l'inverse de ce qu'il se passe à Caen, que "l'envie de se faire plaisir", en achetant des vêtements par exemple, n'est pas là en raison de l'annulation des mariages, baptêmes et autres soirées.
Le constat est le même en Ille-et-Vilaine. Sur les six semaines de soldes, plus de la moitié des commerçants estiment que la fréquentation de leur boutique a été inférieure à l'an passé. 41% d'entre eux ont vu leur chiffre d'affaires baisser, d'après le sondage réalisé par la chambre de commerce d'Ille-et-Vilaine, le carré rennais et l'union du commerce de Rennes auprès d'une centaine de professionnels.
Idem pour le responsable de cinq magasins de vêtements et de chaussures à Auxerre : "En janvier, nous avons constaté une baisse de notre chiffre d'affaires de 24%, que nous n'avons malheureusement pas compensé par la prolongation des soldes jusqu'à fin février."
Enfin, dans les centres commerciaux fermés à cause de la crise sanitaire, le bilan est forcément beaucoup plus sombre.
Nous avons encore besoin d'aide - Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France
Face à cela, Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, demande, sur franceinfo, le maintien des aides gouvernementales. Interrogé sur la capacité des commerces à survivre à la crise en 2021, il explique que "cela sera difficile". "Nous avons encore besoin d'aide parce que les stocks sont là pour certaines filières et ces stocks, il faut les écouler. Donc, des besoins de soutien sont à maintenir."
De son côté, le gouvernement réfléchit justement à inclure dans le fonds de solidarité un dispositif pour compenser ces stocks invendus. Il pourrait être annoncé d'ici deux semaines, a indiqué le ministre délégué aux PME Alain Griset, ce mardi sur France Culture. "On va regarder dans les prochains jours l'état des stocks" et faire en sorte que "ça ne pèse pas pour l'avenir", de façon à ce que les commerçants "puissent demain réinvestir et acheter du nouveau stock", a-t-il expliqué.
Par ailleurs, des braderies de fin de soldes sont organisées ce week-end. C'est le cas par exemple à Périgueux, de vendredi à dimanche, avec une trentaine de magasins, et à Guéret, samedi.