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Boom de l'intérim en Bourgogne : "nous n'avons pas assez de candidats pour répondre à toutes les offres"

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L'emploi intérimaire a augmenté de plus de 20% entre le mois d'octobre 2016 et le mois d'octobre 2017. Les secteurs de l'industrie et des transports sont particulièrement porteurs mais il n'y a pas assez de postulants pour répondre à toutes les offres.

Une agence d'intérim à Valence. Image d'illustration.
Une agence d'intérim à Valence. Image d'illustration. © Radio France - Stéphane Milhomme

Baissent ou remontent ? Les chiffres du chômage du mois de novembre seront publiés mercredi 27 décembre. Signe peut-être que la croissance est bel et bien entamée : l'emploi intérimaire a bondi cette année en France, et particulièrement dans la région Bourgogne Franche-Comté, d'après un baromètre publié au mois de novembre par Prism'emploi (syndicat du secteur qui regroupe près de 90% des agences d'intérim). Au cours des 10 premiers mois, l'intérim a connu une hausse de 8.6% sur l'ensemble du territoire par rapport à la même période en 2016.

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Un signe de croissance globale ?

"L'intérim marche bien parce qu'on est dans une phase de croissance", explique Patrick Tuphé. D'après le président régional de Prism'emploi, les chiffres de l'intérim permettent de prendre la mesure de cette croissance : "nos clients - les entreprises, commencent par embaucher des intérimaires quand elles sont en croissance, puis elles embauchent en contrat à durée déterminé ou en contrat à durée indéterminée". Et ces emplois intérimaires augmentent dans tous les secteurs : industrie, logistique, service, commerce, etc. "Le secteur du transport progresse particulièrement, parce que les échanges progressent lorsqu'il y a une croissance économique". 

La Bourgogne en tête

La région Bourgogne Franche-Comté connait une progression d'autant plus forte : +20.3% au mois d'octobre par rapport au même mois l'année d'avant. C'est le meilleur score national. "Il y a une raison simple, ce chiffre est directement lié à la fusion des régions Bourgogne et Franche Comté. Dans le Doubs et dans le Territoire de Belfort, nous avons des acteurs industriels de poids avec PSA et ses sous-traitants. On a une particularité, c'est que l'industrie représente 65% de notre activité, alors qu'elle ne représente que 50% sur le territoire national", détaille Patrick Tuphé. La progression de l'emploi intérimaire dans l'industrie est de 11%, alors qu'elle est de 23% en Bourgogne Franche Comté.

Des offres sans candidats

Cette progression est telle qu'il n'y a pas assez de candidats pour répondre à toutes les offres, "il y a entre 10 et 15% d'offres non pourvues". Pour expliquer "ce vrai problème", Patrick Tuphé avance trois arguments : l'inadéquation des qualifications par rapport aux emplois proposés, la peur de certaines personnes "de perdre des droits lorsqu'elles reprennent une activité intérimaire, le mécanisme des aides fait qu'elles peuvent perdre davantage en travaillant qu'en ne travaillant pas", et puis "une relation au travail complètement modifiée" qui fait que "pour certaines personnes, le travail n'est plus au centre de leur vie".

Et si sortir du chômage, c'était oser ?

C'est un exemple parmi d'autres. En début d'année 2017, une Dijonnaise de 21 ans s'est lancée dans l'aventure de l'entreprise. Laura Perry, ancienne sportive de haut-niveau, a ouvert un foodtruck en Côte-d'Or. "Après le bac, j'ai arrêté mes études pour me concentrer sur ma carrière de cycliste. Quand j'ai arrêté le vélo, je me suis demandée ce que je pouvais faire. J'ai toujours été intéressée par la cuisine, je me suis donc lancée !" Depuis un an, elle s'arrête dans les communes (Clénay, Saint Apollinaire, Marsannay-la-Côte, Arc-sur-Tille) pour vendre ses burgers qu'elle cuisine dans "L'Estafood", son estafette ré-aménagée. "Nous avons des clients fidèles à chaque emplacement, l'entreprise marche bien. Niveau salaire, on s'en sort bien. C'est donc parti pour 2018 !"

Laura et Melvin sont désormais associés.
Laura et Melvin sont désormais associés. - Estafood

Jusqu'à maintenant, Laura Perry avait le statut d'auto-entrepreneur. Face à ce succès, elle vient de s'associer à son compagnon, Melvin Rullière, pour se développer. "Je crois qu'on a rien sans rien", raconte le jeune homme, "la prise de risques est importante... mais c'est la vision que l'on a, nous, en tant que jeunes entrepreneurs. On a envie de grandir, sans griller les étapes". Le couple a acheté une deuxième estafette qu'il est en train de ré-aménager : "Notre projet est d'embaucher peut-être, d'employer par exemple des étudiants qui veulent se faire un peu d'argent en travaillant".

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