Bourges : des commerçants se rabattent sur internet
Pour continuer à vendre malgré la fermeture de leurs boutiques, certains commerçants de Bourges misent sur internet : c'est le click and collect. Vous vous connectez sur leur site et passez récupérer votre achat sur place, vous pouvez même vous le faire livrer.
Une manière de dégager un peu de chiffre d'affaires et de ne pas laisser le terrain aux géants du commerce en ligne... Mais internet reste un pis-aller estime Stéphane Jacquet, président de l'office du commerce et de l'artisanat de Bourges : " D'abord Internet, ce n'est pas notre métier premier. Si on a décidé d'avoir une boutique, c'est pour donner du conseil, rencontrer les clients et pas pour travailler derrière un ordinateur. Ca ne peut être qu'anecdotique. C'est un peu comme les restaurateurs qui essaient de développer la vente à emporter, ça couvre à peine leur consommation d'électricité ou de gaz pour leurs fourneaux. Internet ne remplacera jamais une boutique."
Emmitouflée dans son manteau, Sandrine Jacquet attend les rares clients sur le pas de sa boutique. Officiellement son magasin de vêtements, rue Mirebeau à Bourges est fermé, mais quelques top attirent le regard sur un portant juste derrière elle : " On n'a pas le droit de faire entrer les gens dans la boutique. Vous venez récupérer des vêtements commandés par internet. J'ai quand même mis du gel à disposition. Les clients ont accès à mes articles via mon site (plume-shopping.com), facebook ou instagram. Ils peuvent aussi m'appeler. Cela demande beaucoup d'énergie."
Un couple qui fait sa promenade est bien sûr attiré : " C'est très bien ce qu'elle fait. Ca limite la casse. On a même la possibilité d'essayer un article à la maison et de le ramener s'il ne convient pas. Ca évite de commander à Amazon ! " Mais Sandrine ne s'attend pas à exploser les ventes : " C'est une goutte d'eau dans l'océan. Nous, dans le prêt à porter, ça fait deux fois qu'on est fermé sur des débuts de collection, avec des boutiques qui sont pleines. Moi, je suis une indépendante et mes invendus me resteront sur les bras. Même s'il y avait un rush après le déconfinement, on ne rattrapera jamais ce qu'on aura perdu. On a vraiment besoin que nos clients nous aident maintenant !"
Des commerçants qui vivent ce reconfinement avec un sentiment d'injustice : "Franchement, vous pensez qu'on se contaminait dans nos magasins ? interroge Stéphane Jacquet. Il aurait fallu faire comme en Allemagne : fermer les plus petites boutiques, moins de 25 m² par exemple, et les plus grosses (plus de 800 m²) et laisser celle entre les deux, avec une jauge maximale de clients. L'impact de ce confinement à moins de deux mois de Noël va être terrible !" Comme d'autres villes, Bourges offre également aux commerçants la possibilité de mettre leurs articles en ligne sur le site Ma ville, Mon shopping. Les commerçants seront également éligibles à des aides gouvernementales pouvant aller jusqu'à 10.000 euros.