"C'était ça ou le suicide" : un commerçant de Publier, en Haute-Savoie, est en grève de la faim
Enfermé dans son magasin de sports du centre commercial Shop-in de Publier en Haute-Savoie, un commerçant a entamé il y a trois jours une grève de la faim. "Je ne sortirai qu'à la réouverture de ma boutique", déclare Pierre Bavoux, 62 ans. Il s'insurge contre la fermeture de la galerie marchande.
Sur les bords du Léman en Haute-Savoie, un commerçant entame ce mardi son 4e jour de grève de la faim. Pierre Bavoux tient un magasin de sport (une franchise Go Sport) sur la zone commerciale Shop'in à Publier près d'Évian. Un centre commercial fermé depuis une semaine comme quelques 400 autres (25.000 magasins au total) dont la surface dépasse les 20.000 mètres carrés, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
"Je suis prêt à aller jusqu'au bout pour sauver mon business."
Samedi dernier, après avoir bravé durant quatre jours l'interdiction d'ouvrir, et reçu vendredi la visite des gendarmes, Pierre Bavoux a décidé d'entamer une grève de la faim. Le commerçant de 62 ans, qui vient de prendre sa retraite et de transmettre l'entreprise à ses enfants, s'est cloîtré dans son magasin et ne sortira qu'une fois celui-ci autorisé à rouvrir. "Il faudra venir me chercher, je ne sortirai pas avant."
Prendre en compte le trafic plutôt que la surface
Pierre Bavoux vit d'autant plus mal la situation que son magasin n'est pas dans la galerie marchande du centre commercial, il a une entrée indépendante qui donne sur le parking, et surtout, selon lui : "Cette fermeture imposée sur un critère de surface est injuste et stupide. Ils auraient dû prendre en compte le trafic, les volumes de clientèle, plutôt que les mètres carrés. Ici, dans la galerie commerciale Shop-in, il y a _six boutiques fermées sur une vingtaine, car le centre commercial allait mal déjà avant la Covid-19_, il y a une cafétéria sous le coup d'une fermeture administrative, il y a des bureaux et des réserves, plus les Suisses qui ne viennent plus car limités dans leurs courses à un rayon de 30 km à partir de la frontière. Donc la fréquentation n'est pas énorme.
Une situation d'autant plus difficile à vivre quand il regarde ce qu'il se passe dans les villes voisines : "En plus, quand on voit des centres commerciaux comme celui d'Étrembières à Annemasse, ou Chamnord à Chambéry en _Savoie_, qui eux sont ouverts, on a encore plus de mal à comprendre."