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Ce que l'on sait de la lettre d'intention de Saint-Jean Industries pour Alvance Wheels à Diors
Ce mardi 23 novembre l'industriel Saint-Jean Industries a déposé une lettre d'intention dans le dossier d'Alvance Wheels à Diors (Indre). Le site, le dernier à produire des jantes en aluminium en France, est en redressement depuis le mois d'avril.

C'est une note d'espoir pour le site d'Alvance Wheels à Diors (Indre). Le site, qui est le dernier en France à produire des jantes en aluminium, est en redressement depuis le mois d'avril. Hier, le mardi 23 novembre, l'industriel Saint-Jean Industries s'est positionné et a déposé une lettre d'intention . À l'intérieur : un projet jugé solide par les syndicats, mais la prudence reste de mise alors que l'usine emploie 270 salariés, tous en CDI.
Un investissement à 40 millions d'euros
C'est un avis que partage unanimement la CFDT, la CFE-CGC et l'UNSA, c'est une perspective de reprise inédite, et les syndicalistes savent de quoi ils parlent : en dix ans ils ont connu trois redressement sur le site de Diors dans l'Indre, celui-ci est le quatrième. Cette fois, c'est un industriel du métier qui se positionne, qui plus est Français et ça change la donne. Saint-Jean Industries a un projet un "vrai projet" juge Thierry Pacome de la CFE CGC : "Il y a un vrai projet avec une belle hauteur, un investissement de 40 millions d'euros, au moins, pour réinvestir dans l'outil industriel". Pour les syndicalistes, cet investissement promis c'est un grand pas en avant car, a priori, on n'investit pas pour repartir aussi sec. Reste que ce n'est pas Saint-Jean Industries qui investit lui-même, c'est un ensemble d'aides notamment de l'Etat rappelle de son côté Antony Babarczi de la CGT.
Produire 1,8 à 2 millions de jantes par an
Le projet est accompagné d'un autre engagement, celui de deux gros clients : Renault et Peugeot. Pour la première fois, les deux constructeurs se sont exprimés dans ce dossier et ont pris un engagement, via un communiqué de presse ce mardi 23 novembre. Hervé Delair de l'UNSA fait les comptes, et est plutôt optimiste. "Renault et Stellantis nous apporteraient 500.000 roues chacun, la technologie de Saint-Jean apporterait 500.000 roues également, et l'Aftermarket (des jantes adaptables à plusieurs types de véhicule, marque et modèle) amènerait 200.000 roues" au total ça fait 1,6 million à 1,8 millions de jantes produites chaque année, là où Saint-Jean Industries envisagerait 1,8 à 2 millions produites annuellement, soit quatre fois plus qu'actuellement. Cette année seulement 400.000 à 500.000 jantes seront produites sur le site de Diors.
Cet engagement a été déterminant, sans lui, Saint-Jean Industries n'aurait pas déposé sa lettre d'intention assure Hervé Delair. Concernant l'engagement de Renault et Peugeot (Stellantis), Christophe Bouvet, de la CFDT reste lui prudent "C'est jusqu'à 500.000 roues chacun : JUSQU'À. Il ne faut pas oublier ce mot là ! Ils prennent des engagements, mais ce ne sont pas des engagements fixes, après ils respectent ou ne respectent pas, cela dépend des ventes de véhicules et de plein de choses" explique le syndicaliste. Malgré cet engagement, et dans le cas où Saint-Jean Industries reprendrait bel et bien le site, les volumes de productions seraient encore à la baisse l'année prochaine.
La casse sociale, grande inconnue de la lettre d'intention
Les syndicalistes restent aussi prudent sur le volet social. Combien de salariés resteront sur le carreau ? Ils sont actuellement 270 salariés, tous en CDI, mais les syndicats sont unanimes, ils s'attendent à de la casse sociale. Saint-Jean Industries prévoit par la suite d'amener le volume produit à 2 millions de jantes, il y aurait donc des embauches dans les prochaines années. Pourquoi supprimer maintenant, pour rembaucher demain, s'interroge Antony Babarczi de la CGT : "Moi je trouve cela un peu aberrant. imaginez-vous on vous dit : tu prends la porte et on te reprend dans quatre à cinq ans mais sans tes avantages !". Ce serait d'autant plus aberrant selon lui, qu'il y aura besoin de cette main d'œuvre qualifiée, déjà formée à produire de la jante en aluminium : "si il y a des salariés qui partent, ils ne resteront pas à rien faire, ils retrouveront du boulot, et c'est un savoir-faire qui sera perdu" estime Antony Babarczi.
Sur ce dernier point les choses devraient se préciser dans les prochaines semaines. L'industriel à jusqu'au 21 décembre pour détailler son projet.
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